Plusieurs mouvements et partis politiques de l’Opposition béninoise se sont regroupés à Cotonou, dimanche 10 novembre 2024, pour la mise en place de leur Cadre de concertation. Si cette idée dans son esprit se veut fédératrice, l’Opposition dans son entièreté n’a plus le droit de reculer, si tant est qu’elle espère réellement bien faire parler d’elle, dans le cadre des élections générales de 2026.
Elle semble se réveiller. Après avoir tâtonné plus d’une fois, l’Opposition béninoise prend déjà la mesure des enjeux et des défis auxquels elle devrait faire face dans les mois à venir. Suite à plusieurs initiatives et sorties de dénonciation sur les velléités contraires à l’esprit de la démocratie du côté de la mouvance présidentielle, cette frange du gotha politique du Bénin a commencé par rêver mieux. Désormais consciente qu’il faut plus que les conférences de presse pour se faire entendre par Patrice Talon et les siens, elle a décidé de fédérer les forces, les énergies, mais également les idées. Par ce cadre de concertation mis en place par certains mouvements et partis politiques en son sein, elle a, à l’idée, de devenir plus forte. À présent avec des échanges réguliers et concertations sur les grandes stratégies et ambitions dont elle va se prévaloir pour faire face aux élections générales de 2026, ce cadre de concertation promet de travailler personnellement pour contrer toutes ces idées mal nourries de la mouvance au pouvoir et de son Chef.
Nécessité d’aller au-delà
Alors qu’elle est plutôt bien accueillie dans l’opinion, cette initiative de l’Opposition, bien portée par le parti Les Démocrates, n’est pas à blâmer. D’autant plus qu’elle se veut un début de solution, elle devra à coup sûr permettre aux adhérents de mieux se préparer donc aux challenges électoraux futurs. Seulement, l’Opposition est encore loin du compte. Déjà tétanisée par des divergences et clivages internes, il ne lui suffira pas de créer ce cadre de concertation pour déjà mettre fin à tout ce qu’elle décrit comme impairs. Il lui faudra donc conserver cet idéal à tout prix et même le renforcer. Pour y arriver, les précurseurs de ce creuset, en l’occurrence le Parti Les Démocrates, ont le devoir de faire taire ces divergences à l’interne et de s’ouvrir au maximum aux autres. Absent à cette table, le parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), jusque-là deuxième poids politique de l’opposition, doit se sentir concerné par cette idée. Et pour y arriver, il faut des ouvertures et des concessions de part et d’autre. Si en politique, l’on a toujours besoin d’un plus petit que soit pour gagner, cette maxime doit dès ce moment prendre le dessus sur toutes les autres considérations pour une éventuelle unité d’actions. Si toutes ces factions ont, à un moment politique du pays, cheminé ensemble, il n’est pas illusoire de penser qu’elles le peuvent à nouveau. Piégées visiblement elles toutes par plusieurs dispositions du nouveau code électoral, ce qui devrait normalement les unir pour vaincre toutes ces velléités qu’elles décrivent et reconnaissent à l’unanimité, doit être plus fort que ce qui les divise depuis peu. À moins que toute Opposition se leurre.
J.G