Face au flou entretenu à dessein sur le ou les candidat(s) des partis Union progressiste le Renouveau (Up-R) et le Bloc républicain (Br) pour la Présidentielle de 2026, la suspicion ne cesse d’accroître quant à l’éventualité pour Patrice Talon de briguer un troisième mandat. A chaque sortie, le porte-parole du gouvernement est interpellé sur la question. Ses assurances sur l’impossibilité d’un tel scénario n’empêchent pas que la question revienne à la sortie suivante.
Interpellé encore le dimanche 20 octobre dernier, lors de son passage sur l’émission ‘‘l’Entretien grand format’’ de Bip radio, Wilfried Léandre Houngbédji a fait part d’une confidence du chef de l’Etat, lors d’un séminaire gouvernemental tenu jeudi 17 octobre 2024. Des propos rapportés par Banouto, Patrice Talon aurait dit : « dans tous les cas à partir d’octobre 2025, personne ne me fera le reproche ou ne me soupçonnera de vouloir être encore à la tête du Bénin au-delà de mon mandat puisque les dossiers auraient été déposés et tout le monde verrait bien que Patrice Talon n’est pas candidat », a rapporté Wilfried Houngbédji. Si on s’en tient à cette portion de phrase, les Béninois devront attendre encore un an, soit au soir du 11 octobre 2025, date de dépôt des dossiers de candidature à la présidentielle de 2026 pour savoir qui a été désigné par les partis siamois Up-R et Br pour succéder à Patrice Talon. Cela suppose que le nom du ou des candidat(s) de la Mouvance présidentielle sera une surprise non seulement pour les Béninois mais surtout pour les militants desdits partis. Est-ce comme cela que devrait fonctionner la réforme du système partisan ?
Dans les grandes démocraties auxquelles le Bénin veut ressembler, ce n’est pas à la Céna que les électeurs découvrent qui sont les candidats. Mais lors des primaires bien huilées où on procède par vote, et, d’élimination en élimination des prétendants à la candidature, un nom finit par faire l’unanimité. Cela dit, les militants et les électeurs en général savent qui va représenter tel ou tel parti bien avant le dépôt des dossiers à la Commission en charge de l’organisation du scrutin. Tel qu’annoncé, cette envie de garder le suspens jusqu’au dépôt des dossiers à la Cena n’augure pas d’un choix de consensus qui vient de la base. Dans ces conditions, il y a mal donne quant à l’esprit de la réforme du système partisan. Et si le but est de garder le groupe homogène jusqu’au dernier moment, un choix qui ne fait pas consensus causera plus de dommage.