(La couverture médiatique du suicide peut conduire à une augmentation du suicide)

L’Organisation mondiale de la santé (Oms) est préoccupée par les cas de suicide dans le monde. Plus de 700 000 personnes se suicident chaque année, selon l’Organisation.

Pourtant, la réduction du taux de suicide d’un tiers d’ici 2030 au niveau mondial est à la fois un indicateur et une cible (la seule en matière de santé mentale) des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et du Plan d’action global pour la santé mentale 2013-2020. Cet indicateur figure aussi dans le treizième programme général de travail. D’où l’idée de : Live life qui se veut un guide pour la mise en œuvre de la prévention du suicide dans les pays. La partie B de ce guide est consacrée aux Principales interventions efficaces en matière de prévention du suicide. Les interventions décrites dans le guide sont :  la restriction de l’accès aux moyens de suicide ; l’interaction avec les médias pour une attitude responsable à l’égard du suicide ; le développement de compétences sociales et affectives essentielles chez les adolescents ; l’identification à un stade précoce, l’évaluation, la prise en charge et la surveillance de toute personne au comportement suicidaire.

« La restriction de l’accès aux moyens de suicide est une intervention universelle fondée sur des bases factuelles de prévention du suicide. Suivant les pays, il peut s’agir d’interdire les pesticides très dangereux, de limiter les armes à feu, d’installer des barrières sur les sites depuis lesquels les personnes sautent, de réduire l’accès aux éléments pouvant être utilisés pour passer à l’acte et de prendre des mesures pour rendre l’accès aux moyens de suicide plus difficile. La plupart des personnes qui ont des conduites suicidaires ne sont pas sûres de vouloir mourir au moment de l’acte et de nombreux suicides sont le fruit d’une réaction à un stress extrême. Le fait de rendre les moyens de se donner la mort par suicide moins accessibles permet aux personnes en détresse de laisser passer les crises aiguës avant de commettre l’irréparable. Cette section met l’accent sur les pesticides, qui sont responsables d’un cinquième des suicides au niveau mondial selon les estimations. Ils sont particulièrement problématiques dans les endroits où il existe une forte proportion d’habitants du monde rural qui travaillent dans l’agriculture. La restriction de l’accès aux pesticides nécessite une collaboration multisectorielle entre toutes les parties prenantes concernées, notamment les ministères de la santé et de l’agriculture, les personnes chargées de la régulation et de l’homologation, ainsi que les dirigeants locaux. Ce principe d’une approche nationale multisectorielle est valable pour d’autres moyens de suicide (par exemple, le secteur du transport et le besoin de barrières). Au niveau individuel, il peut être demandé aux membres de la famille de retirer tout ce qui pourrait être utilisé pour se suicider (par ex. : pesticides, armes à feu, couteaux, médicaments) de l’endroit où vit une personne risquant de mettre fin à ses jours. Il est important de noter que la restriction de l’accès à une méthode de suicide ne conduit pas nécessairement à une augmentation de l’utilisation d’autres méthodes », renseigne le Guide de l’Oms.

La couverture médiatique du suicide peut conduire à une augmentation du suicide

Pour mettre fin aux suicides, l’interaction avec les médias pour une attitude responsable à l’égard du suicide serait déterminante. Citation : « la couverture médiatique du suicide peut conduire à une augmentation du suicide par imitation, notamment lorsqu’il est question d’une célébrité ou que la méthode de suicide utilisée est décrite. L’objectif au niveau national est de travailler avec des organismes s’occupant des médias nationaux (et des médias sociaux) et au niveau local, de collaborer avec les médias comme les stations de radio ou les journaux locaux. Dans le guide, il est recommandé de suivre la couverture du suicide et il est proposé d’inclure des exemples de récit de personnes médiatisées et de la manière dont elles sont parvenues à faire face à des difficultés d’ordre psychologique ou des pensées suicidaires. Il est également suggéré de travailler avec les sociétés de médias sociaux pour les sensibiliser davantage et améliorer leurs protocoles de repérage et de retrait de contenus préjudiciables ». Par ailleurs, le développement de compétences sociales et émotionnelles essentielles chez les adolescents est le thème sur lequel portent les orientations de l’Oms sur l’épanouissement des adolescents [Helping adolescents thrive (HAT), en anglais)]. « Si l’adolescence (de 10 à 19 ans) est un moment crucial pour l’acquisition de compétences sociales et émotionnelles, c’est aussi la période où des troubles de la santé mentale peuvent se déclarer. Plutôt que de mettre l’accent explicitement sur le suicide, les orientations « HAT » mentionnées ci-dessus encouragent les programmes à adopter une approche positive de la santé mentale. Parmi les recommandations, on trouve également : la formation du personnel enseignant, des initiatives destinées à créer un environnement scolaire sûr (comme les programmes contre le harcèlement), la mise en relation avec des services d’accompagnement, des politiques et des protocoles clairs pour le personnel en cas de risque de suicide avéré et une meilleure sensibilisation des parents à la santé mentale et aux facteurs de risque. Il convient de rappeler aux enseignants ou aux personnes qui ont la charge des enfants que le fait d’aborder le suicide avec des jeunes n’augmentera pas le risque de suicide et, au contraire, contribuera à ce que ces jeunes se sentent davantage capables de se tourner vers eux pour demander de l’aide s’ils en ont besoin. Le bien-être du personnel doit également être assuré », indique l’Oms à travers son guide.

Somme toute, la sensibilisation constate l’Oms permet d’attirer l’attention sur certaines réalités, comme le fait que le suicide est un grave problème de santé publique.

Cyrience Fifonsi KOUGNANDE

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