Le concours d’art visuel sur la lutte contre la vindicte populaire, initié par Amnesty international Bénin, a connu son épilogue. Les trois meilleures œuvres du concours ont été primées à l’occasion d’une cérémonie de distinction qui s’est déroulée ce jeudi, 10 octobre 2024 au siège de l’organisation.
Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale contre la peine de mort, Amnesty international Bénin a récompensé les trois lauréats du Concours d’art visuel sur la lutte contre la vindicte populaire. Au total, 39 œuvres de 24 participants ont recueillies dans le cadre du présent concours. A en croire le Coordonnateur du Comité Actions urgentes et solidarité internationale d’Amnesty international Bénin, Mario Ayeko, la vindicte populaire constitue une violation grave des droits et des libertés fondamentaux et représente une menace pour la paix sociale. “Ce fléau sévit encore au Bénin, s’accroît et cause la souffrance de nombreuses familles. Nous nous souvenons tous de l’histoire d’Eloi Dogo, qui a ému le pays entier : ce jeune étudiant de 24 ans, confondu avec un voleur a été brûlé vif…alors qu’il se rendait à son lieu de travail“ a-t-il martelé avant de condamner le fait. “Nous revendiquons la criminalisation des vindictes populaires et souhaitons sensibiliser les jeunes et la population béninoise dans son ensemble aux impacts de cette pratique sur les droits humains“ a-t-il poursuivi. Selon ses propos, le présent concours vise à stimuler la réflexion, encourager la créativité et sensibiliser le public aux dangers de la vindicte populaire. La présentation des différentes œuvres en compétition a laissé transparaitre des messages selon lesquels la vindicte populaire ne doit pas être perçue comme une solution ; pas question d’opter pour une vengeance mais plutôt laisser la justice faire son travail ; la justice appartient aux tribunaux pas à la foule ; attention à ne pas tuer des innocents ; appel au changement de comportement etc. Prenant la parole, Glory Hossou du staff d’Amnesty international Bénin a fait savoir qu’il est prévu une stratégie de vulgarisation des œuvres d’art visuel et des séances de sensibilisation afin de maximiser l’impact. L’Education aux droits humains étant une priorité de l’organisation, dans la dynamique de promotion et de protection des droits de l’homme, les clubs scolaires seront également sensibilisés sur la vindicte populaire sans oublier les conducteurs de taxi-motos et autres cibles, a-t-il laissé entendre. Dans son intervention, le Directeur exécutif d’Amnesty international Bénin, Dieudonné Dagbeto a évoqué la nécessité d’intensifier les actions contre la vindicte populaire au Bénin. “Nous avons lancé ce concours d’art visuel parce qu’au-delà de nos thématiques habituelles, nous estimons que l’art est un vecteur pour éduquer les populations aux droits humains“ a-t-il déclaré avant de reconnaitre la qualité des différentes œuvres. Chaque œuvre d’art véhicule un message, c’est d’abord une œuvre de réflexion, poursuit Dieudonné Dagbeto. Notons que suite à la délibération du jury, le premier prix a été décerné à Ulrich Gbaguidi tandis que le deuxième prix est revenu à Morias Agbessi et Aimé Atchotin s’adjuge de la troisième place. Les regards sont désormais tournés vers la prochaine édition du concours.
