Dans le ciel de la musique traditionnelle béninoise, il y a un rossignol qui laisse depuis peu des traces à travers ses productions discographiques. Schadrac Assossou à l’état civil, le chanteur ‘’Gbèdossou’’ se laisse découvrir.
A la base, il est un fonctionnaire de police. Et en lieu et place des matraques, menottes et les armes, dans le cadre de son métier, il a jeté son dévolu sur l’art musical dont il se sert avec dextérité pour semer les graines de la paix et de la cohésion au sein de la société. Et ceci, avec l’accompagnement de la politique de sa hiérarchie. Épris par la passion de la chanson, Schadrac Assossou connu sous le pseudonyme de ‘’Gbèdossou’’ développe depuis 2005 son art avec beaucoup de soin. Artiste, compositeur, chanteur, la musique traditionnelle est pour ‘’Gbèdossou’’ un héritage patriarcal qu’il ne cesse de faire germer et de fleurir. Doué dans les rythmes tels que le Tchingoumin et le Toba de la cité des Colines ainsi que le Zinli royal d’Abomey le rossignol ‘’Gbèdossou’’, dans l’exercice de son art, met toujours un point d’honneur sur l’épanouissement social. Au travers des morceaux qui constituent les six (06) albums qu’il a à son actif, il fait de la sensibilisation, de l’instruction et des leçons de vie, son cheval de bataille. Tout a commencé lorsqu’il fréquentait les chorales de sa chapelle religieuse. L’artiste, selon ses dires, s’investissait à contribuer à sa manière à l’élévation de l’église qu’il fréquente, en produisant des chansons pour louer le Seigneur. Et c’est en faisant cette œuvre de charité qu’en 2018, que la muse lui a soufflé de commencer par produire pour son propre compte. C’est précisément à ce stade qu’il a fait l’option de créer un morceau de sensibilisation au sujet de son corps professionnel, la police républicaine. Une chanson qui invitait la population à changer de mentalité vis-à-vis des éléments de la police et à épouser les nouvelles réformes au sein de ce corps. Ce morceau était pour Schadrac Assossou alias ‘’Gbèdossou’’ le point d’embrayage du tout premier album qui lance la carrière de l’artiste chanteur de la musique traditionnelle. Aujourd’hui, il a à son compteur six (06) albums dont une vidéo aussi riche en termes de rythme les uns que les autres. Entre autres on peut citer : ‘’Houénoussou’’ qui invite les citoyens à l’esprit de patriotisme dans les moments de la revendication des droits. Ensuite, on a le titre ‘’Dèhouénagnon vidjinagni’’, un titre symbolique et évocateur qui retient l’attention sur l’importance de la progéniture dans le développement de la cité. Le troisième album est intitulé ‘’Wadagni’’, pour traduire qu’il ne faut rien faire pour vivre inutilement sur cette terre, il faut laisser des traces quel que soit son domaine d’activité. Le quatrième opus du chanteur est titré ‘’Papapa’’, un album qui sonne comme un avertissement aux détracteurs et destructeurs d’étoiles. L’artiste les met en garde en faisant comprendre que, qui s’attaquera à son destin recevra la puissance de Dieu comme un coup de tonnerre. Le cinquième album c’est ‘’Ehouzou’’, une œuvre qu’il adresse à ses collègues de service dans la perspective de les inviter à changer de directive de leur mission à l’endroit de la population sans qui, ils ne pourront pas grande chose. Une façon de solliciter ses collègues à créer une cohésion entre leur corps de métier et la population qu’ils desservent. Et le tout dernier en date, c’est ‘’Wégnidokpo’’. Il s’adresse au couple en promouvant l’amour et l’unicité au sein des ménages. De façon récapitulée, on peut retenir que l’artiste ‘’Gbèdossou’’ s’emploie à développer à travers son art une variété de thématique inerrante à la vie humaine. Certes dans son palmarès, l’artiste n’a pas encore mis son savoir faire en compétition pour remporter des challenges, mais il met du cœur à mettre sur pied des événements qui tendent à promouvoir des talents. Une polyvalence qui lui permet de se revêtir de la casquette d’artiste chanteur et en même temps de promoteur culturel. A cet effet, il a déjà organisé dans le département du zou les trophées ‘’Hounmiton’’ pour le compte de la fraternité des artistes traditionnels, histoire de raviver la flamme de la culture musicale locale qui est de jour en jour en perte de vitesse. Parallèlement, il est le promoteur d’un regroupement dénommé, le Cercle Artistique des Hommes en Uniforme (CAHU). Une association qui regroupe des hommes en uniforme, toutes catégories confondues ainsi que des artistes civils qui ont pour mission principale de travailler à la cohésion sociale entre éléments de l’armée et la population à la base. Un cercle dont l’autre mission est d’accompagner la politique de gestion territoriale de la hiérarchie militaire et policière. Aussi, s’est-il associé à son épouse pour porter sur les fonts baptismaux une organisation non gouvernementale dont la mission est de contribuer à l’épanouissement des ménages. Très épris de la justice, de la paix et surtout de l’union, Schadrac Assossou œuvre inlassablement à la consolidation de ses valeurs qui pour lui représentent tout dans la vie. Et son pseudonyme ‘’Gbèdossou’’ en dit long. Il faut observer les règles et principes divins pour espérer jouir d’une vie douce et durable. Chrétiens fervent et pratiquant, l’artiste ‘’Gbèdossou’’ est natif de la cité royale d’Abomey, marié et père de plusieurs enfants.
Teddy GANDIGBE