Au Bénin, 15 personnes sur 20 consomment de l’eau glacée pendant le repas ou tout juste après. Pour certains, ceci est un signe d’aisance, pour d’autres, cela leur procure du plaisir et une satisfaction de bien-être. Pourtant banal, l’acte serait préjudiciable à l’organisme.
« La santé est, de tous les trésors, le plus précieux et le plus mal gardé », a affirmé Joseph Sanial-Dubay. Et nous y sommes de plain-pied. En effet, l’intérêt accordé à l’eau glacée pendant et après les repas est notoire. Seulement, entre se faire plaisir et se tuer à petit coup, l’être humain paye le prix de son inculture ou de son inconscience. A la base des explications de Fiacre Alladaye, agro nutritionniste, le corps humain résiste après des semaines sans repas mais succombe trois à cinq jours quand il est privé de l’eau. En plus d’être le constituant principal du corps humain (60 à 70%), l’eau joue de nombreux rôles dans l’organisme. Elle hydrate le corps, participe au renouvellement des liquides du corps, intervient dans de nombreuses réactions chimiques, assure le transit de plusieurs éléments vitaux, régule la température interne du corps et élimine les toxines par les mécanismes de respiration, de transpiration et d’excrétion. Il faut aussi signaler que la consommation de l’eau améliore la digestion et évite la constipation.
« Outre ces bienfaits, la consommation régulière de l’eau est aussi une technique utilisée pour éviter la prise de poids et l’obésité. En effet, la consommation de l’eau donne une sensation de satiété et amène à moins manger donc à emmagasiner moins d’énergie. Le corps humain ne dispose d’aucun organe de réserve d’eau. Une quantité minimale de 1,5 litre (pour la femme) à 2 litres (pour l’homme) par jour, doit être apportée à l’organisme qui n’est pas soumis à une activité physique intense. Généralement, il est admis un litre d’eau par jour pour une masse corporelle de 25kg.
La prise de l’eau doit commencer au réveil et se poursuivre toute la journée. Consommée, le ventre creux, l’eau se répartit parfaitement à travers tout le corps et optimise ses bienfaits. Elle ne doit pas être prise au cours du repas mais au moins une trentaine de minutes avant ou après le repas. Il est déconseillé d’attendre la sensation de la soif avant de boire. Il est donc important d’intégrer la prise régulière de l’eau dans nos habitudes », explique-t-il.
Plusieurs signes indiquent que l’organisme manque de l’eau et qu’il faille en apporter. On peut citer : la migraine, la gorge sèche, la constipation, la sensation continue de la soif, la sensation de la fatigue, la sécheresse de la peau, la couleur des yeux, la couleur de l’urine, la diminution de la quantité d’urine, les douleurs urinaires, les douleurs respiratoires…
L’excès en toute chose étant nuisible, alerte Fiacre Alladaye, l’abus de la consommation de l’eau, conduit à une transpiration excessive que l’on a malheureusement tendance à régulariser en buvant davantage. Cet état de chose perturbe le fonctionnement normal de l’organisme, agit sur les reins, et la vessie sans oublier la pression exercée sur la peau lors de la transpiration anormale. Il crée également une fréquentation régulière des toilettes, ce qui perturbe la quiétude dans la journée et provoque un mauvais sommeil voire une insomnie dans la nuit. L’excès de la consommation de l’eau peut également conduire à une intoxication, à un ‘’coma hydraulique’’ ou même à la mort. Ces conséquences néfastes sont rares mais peuvent survenir par une accumulation excessive des sels minéraux, par une dilution du sang ou par un gonflement des cellules notamment celle du cerveau.
Quid de l’eau glacée surtout après un repas
Abordant cet angle, Fiacre Alladaye parle d’une mauvaise habitude à bannir. « Elle ne présente aucun avantage pour le corps. La glace est faite pour la conservation des produits alimentaires et pour d’autres usages mais jamais pour la consommation.
La consommation de l’eau glacée ou de toutes autres boissons glacées est responsable de nombreux dégâts dans l’organisme humain. Déjà, à l’entrée de la bouche, l’eau glacée indispose les dents. L’organisme humain étant opérationnel à 37° Celsius, dépense de l’énergie complémentaire pour ramener l’eau glacée étant à moins de 5° Celsius, à une température avoisinant la sienne avant de pourvoir l’utiliser. L’eau glacée, une fois dans le corps, entraîne le rétrécissement des vaisseaux sanguins obligeant le cœur à battre plus vite pour pourvoir faire circuler la même quantité de sang. Toutes les activités musculaires ralentissent dans le corps. Au niveau de l’estomac, l’eau glacée rend la digestion des aliments lente et incomplète en solidifiant les matières grasses contenues dans les aliments. C’est ainsi que des aliments se retrouvent dans l’intestin sans être digérés et deviennent parfois toxiques. Et l’eau glacée, et la boisson glacée ne sont pas à consommer. Au grand jamais. On les consomme à la température ordinaire ou celle de l’eau. On les conserve au frais mais elles ne sont pas à consommer au frais. Mais on peut prendre de l’eau chaude ou tiède après un repas. Déjà, à 50° C, l’eau est chaude donc la différence de température n’est pas assez. Mais j’insiste. Le mieux, c’est de la prendre tiède ou à l’état ordinaire », fait savoir le nutritionniste.
La seule chose à retenir, selon ses propos, est que l’eau doit être consommée telle qu’elle est. Consommer de l’eau glacée simplement ou après un repas, est une sale habitude. « Certains sont conscients. D’autres, la majorité d’ailleurs, l’ignorent. Grâce à vous, l’information sera bien relayée. Votre journal mérite donc une salve. Ce sont de bonnes et grandes révélations. Nous espérons qu’elles amèneront à la prise de conscience et au changement de comportement », confie Fiacre Alladaye. Briser une habitude, fait-il appréhender, n’est pas chose facile. Mais c’est de notre santé qu’il s’agit, notre bien-être. Et pour ça, aucun sacrifice ne devrait être de trop.
Cyrience Fifonsi KOUGNANDE