(Voici les raisons…)

Interpelé au sujet de sa relève dans le monde de la chanson traditionnelle béninoise, notamment parmi ses enfants, le roi ‘’Alèkpéhanhou’’ réagit et déconseille.

 la faveur d’une émission de variété à laquelle la figure emblématique du rythme ‘’Zinli’’, Alèkpéhanhou a participé sur le web radio ‘’Alohado’’, le rossignol a pointé du doigt une question qui lui revient avec récurrence à chaque fois que l’opportunité se présente à lui d’être sur ces genres de programme radiodiffusé. « il m’arrive souvent d’être confronté à l’interrogation suivante : Est-ce que Alèkpéhanhou a préparé ou est en train de préparer quelqu’un pour sa relève parmi ses enfants ? »  Va-t-il marteler en langue fongbé pendant l’émission avec un sourire décontracté et désintéressé. Et la réponse résonne une évidence à laquelle on pourrait s’attendre.  « Il m’a fallu une endurance surdimensionnée et un courage d’hercule pour exercer cet art parmi vous jusqu’ici » souligne l’icône de la musique traditionnelle béninoise avant d’ajouter « Si le sorcier arrive à dresser le tapis de son cran, il n’est pas forcément évident que sa progéniture en soit également capable ». Un proverbe africain qui signale la prudence, la méfiance et la circonspection.  A en croire ses propos, ce n’est pas une obligation de finir son temps dans un domaine d’activité et de chercher forcément à se faire remplacer par un dauphin parmi ses enfants. En tout cas tout porte à retenir dans les propos du chanteur que pour l’heure cette option n’est pas encore la sienne même s’il voit ses autres collègues se mettre résolument dans cette posture. Pour lui, ce n’est pas tout à fait nécessaire de livrer ses enfants à un tel théâtre. « Je n’ai jamais assigné ma relève à quelqu’un parmi mes enfants.  Toi-même tu n’es pas encore assez convaincu de ton succès et déjà c’est un enfant qui devient déjà ‘’Toffodji’’ ou ‘’Tôtchéwèzonmi’’ et quelque jour plus tard on viendra te dire c’est son enfant qui est un peu souffrant allons lui porter notre soutien » dit-il avec beaucoup de sarcasme. « Envoyez vos enfants dans des ateliers d’apprentissage ou dans de bonnes écoles pour qu’ils deviennent pour vous des cadres ou de personnes importantes dans la société » recommande la virtuose avant de faire savoir que la musique ne devrait être qu’un objet de divertissement au passage, ça ne devrait pas être un pilier. Et pour en rire tant soit peu, le chanteur prend l’exemple du plus grand voleur. « Donc pour vous le plus grand voleur dira aussi qu’il aurait souhaité que son enfant soit mieux que lui dans son métier pour le remplacer? Dans cette vie, c’est la marque de noblesse que la chanson ou la musique laisse sur la personne d’un individu, c’est à cause de cela qu’on cherche à dire qu’on va perpétuer ce que son géniteur a commencé. Sinon personne n’a jamais dit je m’emploierais à être plus alcoolique que mon père … » va-t-il mentionner pour faire éclater de rire tous les animateurs dans le studio. Le chanteur insiste, persiste et signe que cela n’a jamais été une priorité pour lui de penser que si un enfant ne fait pas le Zinli comme lui-même donc son passage sur terre est une inutilité.

Teddy GANDIGBE

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