Depuis 2016, nombre de réformes ont été entreprises dans le secteur de l’enseignement au Bénin, il n’en demeure pas moins que beaucoup restent encore à faire ? Ceci, pour redonner à l’enseignant toute sa dignité d’être.
C’est alors que la Célébration d’une telle journée au Bénin aura toute sa raison d’être. La célébration de la 31ème journée mondiale des enseignants telle qu’annoncée en Conseil des ministres et dont le gouvernement béninois n’entend pas s’y soustraire, doit amener les décideurs à divers niveaux, à repenser cette fonction mère. On dit généralement que sans enseignant, il n’y a point de médecins, tel ou tel et même de président de la République. Loin des discours creux le samedi 05 octobre 2024, loin des promesses sans lendemain, il faut réfléchir véritablement à donner à l’enseignant toute la noblesse qui lui est due. Toute chose qui passe notamment par l’amélioration de ses conditions de travail. En République du Bénin, elle reste une urgence.
Ça ne se comprend pas que depuis 31 ans qu’on célèbre une telle journée, qu’au Bénin, en plein cœur de Cotonou, un enseignant se retrouve à dispenser son cours à plus de 150 apprenants. Pourtant, nous ne sommes pas à l’Université. Pendant ce temps, selon l’arrêté N°151/MESTFPRIJ/CAB/DC/SGM/IGM/IGPM/DESG/DET/DAFOP/DEP/SA du 31/03/2016, portant fixation des normes de référence et stabilisation des effectifs des apprenants dans les établissements d’enseignements secondaire général, technique et de la formation professionnelle, les normes de référence pour les ratios « apprenants classes » ou les effectifs des groupes pédagogiques dans tous les établissements sont fixés ainsi qu’il suit : Enseignement secondaire général : en zones urbaines, premier cycle, l’effectif minimal est de 50 et l’effectif maximal est de 60 ; second cycle, l’effectif minimal est de 40 et l’effectif maximal est de 50. En zones rurales, pour le premier cycle, l’effectif minimal est de 40 et l’effectif maximal est de 60 ; second cycle, l’effectif minimal est de 30 et l’effectif maximal est de 50.
Si, des réformes courageuses ont été amorcées dans le secteur de l’éducation y compris la restriction du droit de grève, le gouvernement de la Rupture peine toujours à trouver la thérapie indispensable à la gestion des effectifs pléthoriques dans les salles de classe. Célébrer l’enseignant, c’est construire à l’instar des stades omnisports, des marchés modernes, des centaines de salles de classe dotées de tables et bancs. Le contraire, une telle célébration compterait pour du beurre.
Cyrience Fifonsi KOUGNANDE