La salle d’exposition de l’Institut français de Cotonou était pleine mercredi 2 octobre 2024. Des curieux et quelques grands noms du milieu, ont découvert les photographies de Carlos Sodokpa. Pour sa première en solo, le jeune artiste a reçu une pluie de compliments. 

 « Je connaissais le travail de Carlos, mais cette expo avec les différents projets qu’elle présente m’a permis de comprendre son positionnement en tant qu’artiste. Là on voit beaucoup le rapport entre l’homme et son environnement », observe Sèdjro, venue à l’inauguration d’« Entre nous », une exposition du photographe Carlos Sodokpa à l’Institut français de Cotonou. Derrière, une ligne d’autoportraits de lui posant en soutien-gorge, l’air sérieux. Les sous-vêtements, accrochés sous chaque cadre, portent des messages dénonçant l’urgence climatique. Cette série, nommée « SOU. TIENS » est la plus récente de l’exposition. Faite en 2023, elle avait été présentée il y a quelques mois au président de la République Patrice Talon, dans la forêt classée de Pahou lors d’un vernissage organisé par l’artiste plasticien Dominique Zinkpè.

Une prise de risque saluée

Ancien élève de l’Institut français et maître de Carlos Sodokpa, il était aussi présent pour ce vernissage. Reconnu à travers le monde pour ses sculptures, peintures et installations, il a encensé le travail de son assistant qu’il considère comme un « artiste libre ». « Ce n’est pas la photographie en elle-même qui m’émeut. C’est le courage de la mélanger avec des vêtements, des objets pour faire un ensemble », a souligné Dominique Zinkpè. S’il prend désormais le temps de « créer à [s]on rythme » sans penser au résultat, il apparait tout de même dans la série « Condamnation » de son disciple. Masqué, puis le visage découvert, Dominique Zinkpè apparait crucifié. Réalisées durant la pandémie Covid et affichées dans cette exposition, ces images transmettent la volonté de « tuer le Covid », expliquait leur auteur.

Dans cette série, un triptyque a attiré le regard de Sika Da Silveira. « Je vois de la recherche et de l’audace ; parce qu’il en faut pour trouver cette façon de présenter », relève l’artiste plasticienne sélectionnée pour représenter le Bénin lors de la prochaine biennale de Dakar. Cette photographe et performeuse donne elle-aussi une grande place à l’environnement et l’humain dans son art. « Pour moi un artiste qui parle ces sujets, parle du sacré », commente-t-elle. Au-delà de leurs appétences communes, Sika Da Silveira a tenu a souligné la capacité de son confrère a formuler un « discours » cohérent autour de ses œuvres. Il est encore temps d’aller voir ces photographies exposées jusqu’au 2 novembre 2024.

Teddy G.

Fayola DAGBA(Stag.)

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