Le marché de Calavi-Tokpa, situé au bord du lac Nokoué, est surtout célèbre de par sa grande variété de poissons frais. Ce lundi 23 septembre 2024, on fait le constat.
Le soleil s’est à peine levé. Mais en cette matinée du lundi, le marché de vente de poissons frais situé dans la commune d’Abomey-Calavi, grouille déjà de monde. Des corbeilles pleines de poissons défilent sur le marché de Calavi-Tokpa. Tokpa qui signifie à côté d’une étendue d’eau et Calavi qui est la ville qui abrite le marché. Sur les têtes des vendeuses, majoritairement venues de la commune de Sô-Ava ; décortiqués entre les mains des écailleuses, les cétacés sont partout. Ajan, Akpavi (Tilapia), Djéblé, Adjakpin, Banwévi, Kan, Afôkpakpa, Gban, ou encore Hôdoun sont étalés sous les yeux des clients. Dans cette partie du marché réservée à la vente de poissons, les clients ne se font pas prier. Et, ce lundi 23 septembre, ils y allaient chacun selon son goût, arrêtés de force par les vendeuses appelées ici Tofinu en langue locale, ou non. La réputation des produits, connus pour leur diversité et leurs qualités nutritionnelles, attire.
Au milieu des crabes et crevettes, les poissons en forme de serpent, en forme de baleine et autres, mènent la danse. Déversés dans de récipients en plastique contenant de l’eau de la lagune ou disposés dans des paniers, ils forcent l’admiration de par leur couleur (rose, noire, grise, etc). De par leur taille, petite ou grande. Vivants se débattant dans les réceptacles ou morts. Entre vendeuses et acheteurs, les débats sur les coûts vont bon train notamment par ces temps où la denrée se fait un peu rare et que les prix ont quasiment doublé. « Ce qu’on pouvait vendre à 500 Francs il y a quelques mois, nous le vendons présentement à 1000 Francs », renseigne une vendeuse de poissons très affairée. Une cherté due à la rareté de la pluie, explique L. F, notre guide.
Du poisson, en lui tout est riche
En général, les poissons, quelle que soit leur nature, sont bien consommés. En dehors de l’aspect coût par rapport à la viande, ils sont riches en éléments nutritifs. La partie grasse du poisson est source de vitamines indique l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Ces substances -présentes en quantités variables selon les espèces- sont « indispensables au bon fonctionnement de l’organisme [mais] ne peuvent pas être synthétisées par l’homme et doivent donc être fournies par l’alimentation », précise un rapport de 2010. Les poissons contiennent des vitamines A, D et E. Ces dernières impactent respectivement la « vision », le « métabolisme osseux » et protègent des « maladies chroniques dégénératives ». En plus, des vitamines B12 et B6 sont présentes dans les muscles des poissons. Elles agissent sur le système enzymatique et le métabolisme des acides gras.
Le poisson possède aussi des protéines. En moyenne, 19g pour 100g de chair, indique l’Anses. La particularité est que leur teneur en protéine, située dans la chair, résiste à toute épreuve. Le document évoque « une constance remarquable ». Celle-ci n’est affectée « ni par la saison, ni par l’âge ». Une caractéristique aussi valable pour les crevettes, dont la teneur en protéine, proche de celle des poissons est « stable, quel que soit le stade de développement ».
Enfin, les poissons sont pleins de minéraux. Et la liste est longue ! On peut notamment y retrouver du phosphore, de l’iode, du zinc, du cuivre, du sélénium et du fluor. « L’élément minéral le plus abondant de la chair des poissons est le potassium ; sa concentration est semblable à celle mesurée dans les viandes », précise l’Anses. Le potassium est nécessaire au métabolisme cellulaire et à la repolarisation « des membranes nerveuses, cardiaques et musculaires ». La concentration de minéraux varie toujours selon les espèces. Par exemple, le tilapia possède beaucoup plus de calcium que le thon rouge : environ 91mg sur 100gr, contre 8mg sur 100gr pour le thon. Il contient également deux fois plus de zinc.
Quoi de plus qu’un poisson frais !
Si, les poissons du marché de Calavi-Tokpa sont convoités, c’est notamment parce qu’ils sont frais. Contrairement aux poissons surgelés, fumés, les poissons frais conservent leur état pur et qualité nutritive. D’aucuns les préfèrent parce qu’ils estiment que leur origine n’est pas douteuse. Contrairement aux autres poissons dont ils s’ignorent la méthode de conservation ou le traitement qui en est fait. L’avantage du poisson frais réside aussi en la présence des omégas 3. Ceux-ci, utiles pour prévenir les maladies cardiovasculaires, tendent à disparaître sous l’effet d’une congélation prolongée. Une raison de plus, d’aller faire un tour au marché Calavi-Tokpa.
Cyrience Fifonsi KOUGNANDE, Fayola DAGBA (Stag)