Dans le cadre de la Conférence mondiale de recherche sur le niébé, il a été organisé ce mardi 24 septembre 2024, à l’hôtel Golden Tulip à Cotonou (Bénin) une foire sur cette légumineuse locale et versatile. Animateurs de stands et professionnels du secteur expliquent l’intérêt accordé à cette filière.

 « Aujourd’hui et depuis hier, nous organisons la Journée du niébé, qui est un événement grand public ayant pour but de faire connaître les activités de la filière niébé au Bénin », précise la Docteure Youna Hemery, chercheuse à l’Institut de recherche pour le développement (Ird), responsable de la foire sur le niébé. Afin de mettre en valeur les agriculteurs, transformateurs et consommateurs de cet aliment, plusieurs stands étaient animés. Comme celui de l’Association des femmes agricultrices du Bénin ou de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA). Ce dernier est animé par le Docteur Benjamin Dossa Dantinon, épistémologiste, chercheur. Il défend et enseigne aux agriculteurs ouest-africains à utiliser des parasitoïdes pour lutter contre les ravageurs du haricot et d’obtenir un niébé bio. Une manière d’éviter « d’avoir à utiliser des pesticides toxiques », complète la Docteure Youna Hemery. Les différentes formes du niébé étaient aussi présentées avec des stands de vente. « Environ une vingtaine de produits agroalimentaires traditionnels sont faits à partir du niébé », estime l’Enseignant-chercheur à la Faculté des sciences agronomiques (Fsa), Yann Émeric Madode. Avec le niébé, « On peut faire beaucoup de choses ! On peut préparer la graine, comme on peut transformer et ça devient une farine ; comme on peut faire du couscous par exemple », déroule une tenancière de stand.

 Un haricot du quotidien au Bénin

« Le niébé est un haricot qui est très consommé au Bénin, qui est très présent dans la culture béninoise et qui fait vivre énormément de foyers », explique la Docteure Youna Hemery. Il fallait, à cet effet, lui dédié une journée, confie-t-elle. La vente de cet aliment qui fait partie du quotidien des béninois, est très répandu au bord des routes. Yann-Emeric Madode, spécialiste des questions de sciences et technologies des aliments relève que cette manière de le consommer manque d’hygiène. « Alors, nous avons développé deux unités mobiles. Celle-là, pour faire les produits frits, comme les beignets… et cette unité-ci, pour faire les produits bouillis, comme abobo… », explique-t-il en montrant du doigt les panneaux présentant ces machines. Ces dernières permettent aux 2500 femmes cotonoises vendeuses de produits à base de haricot dans la rue « d’économiser beaucoup en combustible. Aussi, elles évitent de respirer de la fumée et leur santé est préservée », souligne Armelle Oga, chercheuse au Laboratoire d’analyse régionale et d’expertise sociale (Lares).

Soulignons qu’une de ces machines a été remise comme grand prix du concours de cuisine. La gagnante, Charlotte Hounkanli, fait des beignets à base de haricot. Membre de l’Association des femmes transformatrices de niébé, elle pourra désormais le faire plus facilement. La Conférence mondiale de recherche sur le niébé se tient du 23 au 26 septembre 2024 autour du thème : « Technologies du niébé pour améliorer la résilience au climat et la sécurité alimentaire et nutritionnelle ». Elle est organisée par I’IITA, I’INRAB avec le concours de plusieurs partenaires.

Fayola DAGBA (Stag)

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