(Quel sort finalement pour les dockers?)

Alors même que les conditions des dockers rattachés au Bureau d’embauche unique (Beu) suite à la dissolution de la Société béninoise de manutention portuaire (Sobemap),  ne cessent de s’amenuiser, il est annoncé le  démarrage des travaux d’inventaire physique des immobilisations, en vue du transfert  des activités à Bénin Manutention. Ne sachant à quel saint se vouer, lesdits agents s’interrogent sur le sort qui leur sera réservé.

Liquidation de structures publiques.  En la matière, le Président Patrice Talon et son gouvernement ont battu des records. En dépit de la  levée de bouclier par les dockers, le gouvernement de la Rupture ne démord pas dans la liquidation de la Sobemap et le transfert de ses activités à une nouvelle société. La dernière action en date est la réalisation des travaux  d’inventaire physique des immobilisations, en vue du transfert  des activités à Bénin Manutention.

Le mercredi 18 septembre 2024,  à travers une note d’information, Bénin Manutention,  le Liquidateur de la Sobemap a annoncé la couleur. L’objet de ladite note parvenue à notre rédaction concerne le démarrage des travaux d’inventaire physique des immobilisations et des stocks au 30 septembre 2024.

 «Le Liquidateur de la SOBEMAP informe l’ensemble du personnel que, dans le cadre du transfert des activités à Bénin Manutention pour compter du 1er octobre 2024, les travaux d’inventaire physique des immobilisations et des stocks démarreront le jeudi 19 septembre 2024. Pendant ces travaux, les transferts d’immobilisations et les sorties de stocks sont rigoureseument interdits, sauf autorisation formelle des coordonnateurs des Groupes de travail. A cet effet, les Directeurs Techniques, les Chefs de Département rattachés et autres responsables à divers niveaux sont priés, d’une part, de prendre toutes les dispositions nécessaires, et d’autre part, de sensibiliser leurs collaborateurs pour une bonne organisation de ces inventaires afin que les travaux des groupes de travail soient réalisés dans les meilleures conditions et dans les délais prescrits», lit-on sur la note d’information signée par Gilbert Bossa le Liquidateur Délégué.

Quel sort finalement pour les dockers?

la création d’un nouveau bureau d’embauche des dockers pour leur assurer une meilleure gestion et de meilleures conditions de vie et de travail. C’est ce qu’a promis le gouvernement aux premières heures de cette décision qualifiée d’antisociale par nombre de beninois. C’est la perte systématique d’emplois de près de 500 personnes.

Par ailleurs, rattachés au Bureau d’embauche unique (Beu) la situation des dockers n’est guère reluisante. Alors qu’on leur avait promis monts et merveilles lors de la dissolution de la Société béninoise de manutention portuaire (Sobemap), puis leur rattachement au Beu, c’est la grande déception qui se note dans leur rang dans la pratique. Ils réclament un retour purement et simplement aux conditions d’avant dissolution, telles que vécues notamment sous l’ère Sobemap.

En effet, en les rattachant au Bureau d’embauche unique mis en place le 1er février 2023, après dissolution de la Sobemap qui les embauchait, l’intention première du gouvernement béninois était d’améliorer sensiblement les conditions de vie et de travail des dockers exerçant au Port de Cotonou.  Mais à l’arrivée, aucune avancée ne serait notée dans le traitement de ces agents dont les conditions deviennent précaires de jour en jour.

A en croire leurs explications, les conditions sont telles qu’il ne se passe de jour où des dockers, sous le coup de la faim, ne tombent en plein exercice de leur tâche et transférés d’urgence aux soins. « Alors qu’ils ont promis d’améliorer nos conditions, ils nous ont plutôt rétrogradés, nous voulons être traités comme à la Sobemap, en attendant »,  confiait un docker à votre journal.

Aujourd’hui, alors que Bénin Manutention le Liquidateur « bon teint » entend investir son rôle, espérons que les dockers soient de nouveau redéployés et qu’à César ce qui est à César. Dissoute par décret 2022-685 du 30 novembre 2022, la Sobémap créée en 1969 a été liquidée après 53 ans d’activités. Le gouvernement a justifié la dissolution de cette société par son « faible niveau de compétitivité lié à son statut d’entreprise publique qui ne facilite pas la flexibilité et l’adaptation aux exigences du commerce maritime international ; et par sa trop faible capacité d’investissement qui ne lui permet pas d’adapter ses équipements aux besoins de l’industrie maritime en perpétuelle mutations. »

Ces différentes actions qui se mènent cependant au mépris des conditions de vie et de travail des employés ne semblent pas augurer d’un bon avenir pour ces derniers. Autant il est de l’ordre normal des choses d’œuvrer pour une belle performance des entreprises, autant les conditions de vie et de travail des employés devraient faire l’objet des préoccupations. Il est donc impérieux que le gouvernement puisse corriger le tir et prenne des mesures d’accompagnement, afin de permettre à ces agents, de retrouver le sourire.

Cyrience Fifonsi KOUGNANDE

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