Si des réformes courageuses ont été amorcées dans le secteur de l’éducation y compris la restriction du droit de grève, le gouvernement de la Rupture peine toujours à trouver la thérapie indispensable à la gestion des effectifs pléthoriques dans les salles de classe.
Si certains se réjouissent du fait que les mouvements de grève qui paralysaient les établissements publics d’enseignement durant l’année scolaire n’aient plus droit de cité sous Patrice Talon, le problème des effectifs pléthoriques préoccupe toujours. En effet, de l’obligation de résultat assignée aux directeurs et enseignants aux efforts consentis pour améliorer la qualité de l’education, le gouvernement Talon peut bien se bomber le torse. Mais le revers de la médaille interpelle et laisse entendre des rires sarcastiques. Ne pas avoir anticipé sur la gestion des effectifs laisse un goût d’inachevé. Déjà, avant la limitation du droit de grève, les effectifs pléthoriques dans les établissements publics d’enseignement étaient décriés. Avec la limitation et les différentes réformes, on assiste à une crue. C’est alors qu’en plein cœur de Cotonou, un enseignant peut se retrouver à dispenser son cours à plus de 150 apprenants. Pourtant, nous ne sommes pas à l’université.
Pendant ce temps, selon l’arrêté N°151/MESTFPRIJ/CAB/DC/SGM/IGM/IGPM/DESG/DET/DAFOP/DEP/SA du 31/03/2016, portant fixation des normes de référence et stabilisation des effectifs des apprenants dans les établissements d’enseignements secondaire général, technique et de la formation professionnelle, les normes de référence pour les ratios « apprenants classes » ou les effectifs des groupes pédagogiques dans tous les établissements sont fixés ainsi qu’il suit: Enseignement secondaire général : en zones urbaines, premier cycle, l’effectif minimal est de 50 et l’effectif maximal est de 60 ; second cycle, l’effectif minimal est de 40 et l’effectif maximal est de 50. En zones rurales, pour le premier cycle, l’effectif minimal est de 40 et l’effectif maximal est de 60 ; second cycle, l’effectif minimal est de 30 et l’effectif maximal est de 50. Au niveau de l’enseignement technique, l’effectif est de 15 à 30 et 25 à 40. Pour ce qui est de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, l’effectif minimal est de 15 et l’effectif maximal est de 20. Seulement, entre ce que disent les textes et la réalité sur le terrain, l’écart est béant. Il urge donc d’agir en construisant comme annoncé, des centaines de salles de classe dotées de tables et bancs. Ceci, en vue de désengorger les classes. Délaisser cela et construire des stades omnisports, des marchés fussent-ils modernes, reste un grand paradoxe.
Cyrience Fifonsi KOUGNANDE