(La Boad engage la réflexion à Cotonou)

La Banque ouest-africaine de développement (Boad) organise les 18 et 19 septembre 2024 à Cotonou un séminaire de haut niveau sur la finance climat portant sur la nouvelle nomenclature des études de faisabilité des projets climats et les mécanismes d’abondement du Fonds d’études climat de la Boad. Il a été ouvert hier, mercredi 18 septembre 2024, par le ministre du Cadre de vie José Tonato, en présence du Vice-président de la Boad, Ben Barka Moustapha.

Les changements climatiques accentuent la fragilité des économies des Etats de l’Uemoa et exacerbent les vulnérabilités des communautés. Les phénomènes climatiques extrêmes tels que les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur se répercutent sur les infrastructures et les services publics, aggravant ainsi les défis auxquels les Etats africains doivent faire face pour assurer un développement sobre en carbone et résilient aux changements climatiques. Avec l’adoption de sa Stratégie Environnement et Climat 2021-2025, la Banque ouest-africaine de développement (Boad) est déterminée à lutter contre les changements climatiques. Laquelle Stratégie s’aligne sur les ambitions climatiques de la région Uemoa qui s’est engagée à réduire significativement ses émissions de gaz à effet de serre et à renforcer la résilience de ses populations d’ici 2030, conformément à l’accord de Paris. Cet objectif nécessite des investissements colossaux estimés à 70 milliards de dollars d’ici 2030. C’est donc pour arriver à lever ce fonds que la Boad réunit à Cotonou leaders, dirigeants et experts internationaux de l’Environnement, du Climat et des Finances pour débattre, ensemble, de l’évolution des besoins de financement, des mécanismes efficaces de financement des études des projets Climat dans la zone UEMOA, et pour adopter un mode d’abondement communautaire du Fonds d’Étude Climat (FEC), une nomenclature type des études de faisabilité des projets Climat, intégrant les Co-bénéfices Climat et les Objectifs de Développement Durable (ODD).

Dans son mot de bienvenue, le Vice-président de la Boad, Ben Barka Moustapha, a laissé entendre que à travers le Plan stratégique DJOLIBA, la Boad s’est engagée à orienter 25% de ses financements vers des actifs durables et résilients. Dans ce cadre, la Boad a déjà pris des mesures concrètes avec la mobilisation de plus de 166 milliards FCFA à travers les mécanismes financiers de la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, de même que l’obligation durable inaugurale de 491 milliards sur 12 ans qu’elle a émise. Aux dires de Ben Barka Moustapha, pour parvenir à la réalisation de son ambition, la Boad doit trouver une réponse à deux problématiques que sont le montage technique des études de faisabilité des projets climats et le mode de financement desdites études. « Avoir un Fonds et des ressources pour financer le développement des études de faisabilité des projets climat ne sera optimal sans une nomenclature minimale acceptée de tous et permettant la formulation des projets à co-bénéfice adaptation ou atténuation bancables », souligne le Vice-président de la Boad. C’est alors l’occasion pour lui de lancer un appel à l’unité des Etats de l’Uemoa contre les changements climatiques.

Un outil financier puissant et réactif pour le Bénin

Remerciant la Boad de l’avoir associé à cette rencontre qui, à ses dires, aborde un enjeu crucial de l’avenir du continent, à savoir la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national (Cdn) dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, le Ministre du Cadre de vie, des Transports, chargé du Développement durable, José Didier Tonato, a souligné que valider la nouvelle nomenclature des études de faisabilité des projets climatiques, accompagner le mécanisme d’abondement du Fonds d’études climat de la Boad est essentiel pour gagner la lutte de la vulnérabilité des communautés dans l’espace l’Uemoa. Pour lui, il est de la responsabilité des décideurs et partenaires au développement de poser les solutions adaptées permettant de réduire l’empreinte carbone tout en promouvant le développement durable véritable. « C’est pourquoi l’appui qu’apporte la Boad aux Etats de la région mérite d’être soutenu. Grâce au mécanisme d’abondement du Fonds d’Etudes climat de la Boad, nous espérons désormais pouvoir disposer d’un outil financier puissant et réactif qui va soutenir les initiatives et renforcer les capacités de nos pays pour développer des projets concrets en matière de climat. Je salue la Boad pour son engagement africain, ciment de notre solidarité régionale dans la lutte contre le changement climatique », va conclure José Didier Tonato.

Le Directeur national de la Bceao Bénin, Assilamehoo Emmanuel a souligné que la question des changements climatiques n’est pas qu’une préoccupation environnementale car elle peut compromettre la résilience du système financier. C’est pourquoi, à ses dires, les banques centrales s’est engagée à mener des actions qui témoignent d’une prise de conscience quant aux risques de transition qui peuvent entrainer une hausse des risques encourues par les populations.

Le séminaire, qui prend fin ce jour, sera sanctionné par une déclaration, la Déclaration de Cotonou.

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