C’est un fait. L’année académique 2024-2025 a pris ses marques lundi 16 septembre 2024. Une période très éprouvante notamment pour les parents-d’élèves qui, en dehors des frais d’écolage doivent épuiser de longues listes de fournitures scolaires. Seulement…

Des cahiers de différentes pages aux ardoises, vrais-dessinateurs, en passant par les stylos, livres et manuels au programme, les parents-d’élèves doivent aussi fournir de la craie. Celle-ci est à remettre à l’enseignant. Un nombre précis que l’élève, selon les estimations de l’établissement, est censé utilisé toute l’année. Cette fourniture scolaire, si elle en est vraiment une à exiger, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et provoque l’ire chez des parents. Elle vient s’ajouter aux papiers hygiéniques, aux pains de savons, aux balais… Où est passée l’époque où l’élève même s’il n’amène pas de craie à l’école, peut en disposer auprès de son maître ? L’école au Bénin est en proie à beaucoup d’excès qui ont notamment court au sein des établissements privées. A chaque nouvelle rentrée scolaire, le constat écœure. A croire qu’on veut réinventer la roue… « Un parquet de craie blanche, un parquet de craie de couleur, un parquet de papier A4, des pains de savon BF, des pains de savon PALMIDA, une boite de savon liquide… », c’est entre autres, ce qu’exige une école implantée dans la commune d’Abomey-Calavi et ceci, par élève. Chose curieuse, généralement, à la fin de l’année scolaire, aucun point n’est fait aux parents, des restes des pains de savon, des papiers hygiéniques et cie. Pourvu que tout cela participe au retour du titre de quartier Latin de l’Afrique.

Un business florissant

La fin du système des journées continues telle qu’exigée par le gouvernement béninois vient, par ailleurs, en rajouter aux misères des parents en mettant à nu ‘’l’avidité’’ de certains fondateurs et directeurs d’écoles qui eux, attendent tout des parents mais ne sont pas prêts à bouger le seul doigt. Par exemple, pour le parent qui ne peut pas disposer de son enfant à 12h, alors que ce dernier restait à l’école à cette heure (journée continue), il doit désormais payer les frais de cantine pour que son enfant reste à l’école. Impossible que l’enfant se rende à l’école avec son déjeuner. Ceci, tout simplement parce que c’est l’école elle-même qui gère son affaire de cantine. Et comme si ça ne suffisait pas, au niveau des manuels, c’est l’hécatombe. En dehors des livres au programme, l’école en impose d’autres que le parent ne peut acheter nulle part ailleurs si ce n’est que dans l’école. Et, le constat, c’est qu’au décompte final, l’usage qui en est fait est piètre.

Aux dires d’une source enseignante, pour ce qui est des manuels, l’idée au départ était bonne mais c’est le mercantilisme qui se remarque présentement qui est à déplorer. « …A un moment donné, il y avait une crise de manuels scolaires et pour acheter les vrais manuels qui sont inscrits au programme ce n’était pas facile. Le gouvernement a donc demandé aux enseignants de réfléchir et de proposer des manuels. C’était pour faciliter la tâche aux parents mais aujourd’hui, c’est devenu un vrai mercantilisme. Le social a disparu. Chaque enseignant sort son manuel. Et finalement, chacun prêche pour sa paroisse ou pour celle d’une connaissance, d’un demandeur », relève-t-elle. En effet, poursuit-elle, s’il y a des établissements qui le font pour véritablement renforcer le niveau d’étude des élèves, il y en a dont les responsables n’ont d’yeux que pour le pourcentage, le gain qui leur revient sur chaque manuel vendu. Et pour notre source, la seule façon de mettre fin à ces dérives, est que le gouvernement soutienne également les écoles privées.

Chose bizarre que celle-ci dans le lot des déviances, on en vient également à imposer à l’élève qui a fait une école X l’an dernier après avoir payé ses frais d’inscription, alors qu’il veut refaire la même école l’année suivante, de payer encore pour sa réinscription. Si, selon un acteur du système éducatif, ces frais sont demandés pour se rassurer que l’élève s’engage réellement, histoire de ne pas lui garantir de place pour qu’après il desserte le forum, il serait sain de lui retourner ses frais de préinscription à la fin de l’année scolaire. A moins qu’on ait décidé de faire de l’enseignement un véritable business.

Cyrience Fifonsi KOUGNANDE

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