A la suite de la Conférence épiscopale du Bénin, du Cadre de concertation des confessions religieuses, et d’un collectif de cinq juristes qui ont déposé une plainte auprès de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp) contre le gouvernement de la République du Bénin pour violation du droit de libre participation aux élections consécutive à la modification du code électoral intervenu en mars 2024, c’est au tour de l’association Voix citoyennes unies (Vcu) de plaider pour une relecture urgente du code électoral.

C’est à la faveur d’un camp national des leaders civiques réunis en immersion pour une formation à la citoyenneté et l’appropriation des textes de la République tenu au séminaire Jean-Eudes d’Atropocodji du jeudi 12 au samedi 14 septembre 2024, que l’association de la « Voix citoyennes unies » s’est invitée dans le débat sur le code électoral pour éviter une prochaine crise politique dans notre pays. Les participants ont suivi des communications qui leur ont permis une meilleure appropriation de la nouvelle loi portant code électoral, promulguée par le chef de l’Etat en mars dernier.  A la faveur de la présentation de Mr Michel Ahonon, le communicateur principal, les aspects crisogènes de ladite loi ont été connus des militants et sympathisants des Vcu. Aussi se sont-ils engagés, selon le mot de leur président Mr Armand Djeigo, à être de véritables vecteurs de paix afin que celle-ci ne d’avance compromise, faute d’une mobilisation collective et proactive de la société civile.

Tout comme l’ont reconnu avant eux les juristes Landry A. Adélakoun, Romaric Zinsou, Miguèle Houéto, Fréjus Attindoglo et Conaide Akouédénoudjé, ils ont constaté que les modifications récemment apportées à la loi électorale créent une inégalité entre les maires et violent la Constitution de 2019 ainsi que les instruments internationaux promus par la Cadhp. En particulier, elles entravent notablement la transparence et l’équité des élections et pourraient de ce fait, être sources de violences électorales. C’est pourquoi les participants au camp d’immersion se sont outillés aux stratégies de lobbying et d’implication dans les missions d’observation électorale, qu’il s’agisse des élections communales, législatives ou de la présidentielle. Pour eux, il urge que le président Patrice Talon entende en bon père de famille les alertes qui lui sont adressées, afin de donner une chance à la paix au Bénin, en facilitant la relecture du code qu’il a promulgué, avec la participation des experts, acteurs politiques et organisations de la société civile de toutes obédiences, comme il avait su le faire en prélude à la réforme du système partisan. Ce faisant, il rassurera la communauté nationale et internationale de sa volonté à passer le flambeau à son successeur constitutionnel de façon aussi civilisée et pacifique qu’il a accédé en Avril 2016 à la magistrature suprême en prêtant serment devant Dieu et les mânes de nos Ancêtres. La préservation de la paix sociale et de l’unité nationale dont il est le garant est à ce prix.

Angéla IDOSSOU

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