Alors que la Confédération africaine de football a communiqué à ses différentes associations membres un document dans lequel certaines fédérations auraient demandé des modifications des statuts de l’instance, des voix s’élèvent pour dénoncer ce courrier. La Fédération équato-guinéenne de football conteste notamment avoir fait des propositions pour modifier les-dits statuts.
C’est une affaire interne dont se serait volontiers passée la Confédération africaine de football. Alors que l’instance panafricaine doit tenir sa 46ème Assemblée générale le 10 octobre prochain à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, elle a adressé un courrier à toutes ses associations membres en date du 8 septembre. Un document signé par le secrétaire de la CAF, général Véron Mosengo-Omba, et intitulé : « Propositions de modification des statuts de la CAF et des règlements d’application des statuts, ainsi que du règlement intérieur de l’Assemblée générale de la CAF, présentées par les associations nationales. »
Un document dans lequel plusieurs fédérations auraient formulé des demandes de modifications des statuts de la CAF. « L’administration de la CAF a reçu des propositions d’amendements de ses statuts, émanant de plusieurs fédérations en vu d’une soumission durant l’Assemblée générale de l’instance qui aura lieu le 10 octobre prochain à Kinshasa », indique le courrier qui cite notamment les fédérations du Botswana, des Comores, du Gabon, de la Guinée Equatoriale, du Liberia, de la Mauritanie, et du Niger.
Deux amendements demandés sur les statuts de la CAF
Dans un document qu’à pu consulter Sport News Africa, ces associations membres auraient formulé deux demandes :
* Amender l’article 18 paragraphe 9 afin de supprimer le critère de la limite d’âge pour pouvoir être candidat ou siéger au Comité exécutif ou à la présidence de la CAF.
* Modifier l’article 18 paragraphe 13 (a) supprimant les regroupements de l’Union zonale utilisés pour l’élection des membres africains du Conseil de la FIFA.
En somme, les candidats à la présidence de la CAF ainsi qu’au Comité exécutif pourraient se présenter ou postuler un nouveau mandant, alors que les statuts actuels indiquent qu’« à la date de l’élection, les candidats aux postes de président et de membres du Comité exécutif de la CAF doivent être des membres Bona Fide de leurs associations nationales et n’excédant pas l’âge de 70 ans. » Un âge dont approche certains président de fédération, alors que l’actuel président le CAF, Patrice Motsepe a lui 62 ans. Avec la milite d’âge, il ne pourrait par exemple briguer que deux autres mandats.
Pour ce qui est des élections au Conseil de la FIFA, les élection se font par Union zonale. Chaque zone ayant un représentant au Conseil de la FIFA et les candidats pour ces postes ne pouvant être élus que par les présidents des associations membres de leur zone de groupement. Ainsi, les présidents de fédérations francophones pouvant uniquement voter pour un représentant francophone, les Anglophones pour le groupement anglophone, ainsi de suite.
La répartition des postes au Conseil de la FIFA étant actuellement comme suit :
* Catégorie 1 : Deux membres issus du Groupement 1 Francophone
* Catégorie 2 : Deux membres issus du Groupement 2 Anglophone
* Catégorie 3 : Deux membres issus du Groupement 3 Arabophone/ Lusophone/ Hispanophone
* Catégorie 4 : Un membre féminin élu parmi les candidates féminines, sans considération des groupements linguistiques
La modification du regroupement par unions zonales entraînerait que tous les présidents pourraient voter pour des candidats hors de leur groupement, ou encore que les candidats également ne seraient plus limités dans un groupement. Plusieurs candidats issus du même groupement pourraient être élus au Conseil de la FIFA, quand dans le même temps des groupements pourraient ne plus se retrouver représentés.
La Guinée Equatoriale conteste toute demande de modification
Sauf que dans les faits, certaines associations membres citées dans le courrier ne reconnaissent pas avoir fait ces demandes d’amendements. Premier à réagir, Venancio Tomas Ndong Micha. Le président de la Fédération équato-guinéenne de football a adressé une lettre au secrétaire général de la CAF afin d’indiquer que sa fédération n’est pas à l’origine de telles demandes.
« Je vous écris pour vous présenter le désaccord de la Fédération équato-guinéenne de football avec une partie du contenu du document envoyé au Conseil exécutif de la CAF le 8 septembre 2024 signé par vos soins (…) Dans ce document, il y a des amendements présentés par la Fédération équato- guinéenne de football (…) Par cette lettre, nous confirmons que la Fédération équato-guinéenne de football n’a soumis aucun amendement à l’administration de la CAF pour l’Assemblée Générale Ordinaire de la CAF 46th qui se tiendra le jeudi 10 octobre 2024 à Kinshasa », dénonce t-il.
De quoi semer le doute sur ce document envoyé par le secrétaire général de CAF et l’objectif visé. Contacté, un président de fédération, dont l’instance n’est pas citée dans le courrier, s’étonne de ces deux demandes d’amendements et s’interroge sur leurs desseins. Le communiqué de la Fédération équato-guinéenne de football est lui venu semer le doute et désormais, il s’interroge sur l’originalité des pièces jointes mises dans ce document qui risque de faire parler d’ici l’Assemblée générale de la CAF.