Dans peu de jours, écoles et collèges au Bénin rouvriront leurs portes. Ecoliers et élèves reprendront de nouveau avec les cantines et cie pour se restaurer. Vendeuses de riz, sandwich, pâté et autres mets, s’activent à coup sûr pour satisfaire leurs clients de choix. Mais proposer des aliments sains aux apprenants doit être une priorité. Une alimentation sans exhausteurs de goût ne serait que bénéfique pour ceux-ci à maints égards. La raison…

Destinés à assaisonner et relever la saveur des plats, les exhausteurs de goût, tiennent la dragée haute aux ‘’cuisiniers’’ qui en sont devenus accrocs. Ils ne se passent pratiquement d’aucun plat, qu’il soit cuisiné à la maison, dans des restaurants, écoles, collèges et universités, etc. Pourtant, ces exhausteurs de goût, comme l’indique l’appellation, n’apportent que du plaisir aux papilles gustatives. Un exhausteur de goût est une substance qui augmente la perception olfacto-gustative (goût et/odeur) d’un aliment. Les apports supplémentaires d’exhausteurs de goût d’origine artificielle sont en réalité toxiques et nuisibles à l’organisme. Ce sont des poisons lents, affirme Fiacre Alladaye, agro-nutritionniste. Variés, on en retrouve de toutes sortes. Le marché béninois en est devenu une pétaudière. De leurs sources à la régulation, du contrôle que les autorités doivent en faire, c’est un véritable drame alimentaire qui se joue.  Comme souligné plus haut, les exhausteurs de goût artificiels n’apportent rien de nutritif à l’organisme. Ils ont pour rôle de stimuler les papilles gustatives afin d’augmenter la perception du goût. L’excès dans leur consommation, affirme le nutritionniste peut provoquer une surexcitation des fibres nerveuses qui finira par les détruire. Par ailleurs, un apport fréquent de pareils produits peut modifier la composition hormonale du corps et conduire à l’apparition de plusieurs maladies, des troubles cardiaques, neurologiques, respiratoires, intestinaux, cutanés, et de la vue. Par exemple, le glutamate E620 est un acide animé non essentiel que l’organisme peut synthétiser. « Il est naturellement présent dans l’organisme humain et dans beaucoup d’aliments. Ce sont les apports supplémentaires d’origine artificielle qui de par leur dose, deviennent très toxiques et nuisibles à l’organisme », souligne notre source.

Veiller donc à ce que dans les lieux de savoir tout au moins, que ces substances disparaissent des repas proposés aux apprenants ne sera que salutaire. Puisque visiblement, même le gouvernement Talon semble dépassé par le lobbying. « Les règlementations alimentaires ne qualifient pas les exhausteurs de goût, de produits toxiques. Ils sont considérés comme des additifs alimentaires », confie le nutritionniste. Selon son propos, il serait, en effet, extrêmement difficile aux gouvernants d’interdire la commercialisation des produits à forte teneur en exhausteurs de goût. Il revient, estime-t-il, aux consommateurs d’éviter ou de limiter la consommation excessive de ces produits. Tout consommateur étant, pour l’agro-nutritionniste, censé connaître ce qu’il achète et ce qu’il consomme.

Opter pour des alternatives

« Les épices, herbes naturelles, et autres condiments existent et sont accessibles à toutes les bourses. Dans les régions comme la nôtre, nous disposons des crevettes sous plusieurs formes, afitin, lanhouin, gingembre, ail, oignon, poivre, et plusieurs feuilles pour assaisonner et rehausser la saveur de nos mets. Ce sont des exhausteurs de goût naturels, riches en micronutriments c’est-à-dire en vitamines et sels minéraux et qui ont aussi des vertus thérapeutiques », conseillera Fiacre Alladaye. Toutefois, il faudra aussi se méfier des mélanges d’épices qui se développent de nos jours sur le marché. Leur composition n’est pas toujours maîtrisée.

Les exhausteurs de goût, à entendre Fiacre Alladaye, n’ont pas de saveur propre donc ne modifient pas le goût de l’aliment. Ils excitent les papilles gustatives à mieux percevoir le goût. Ils sont presque présents dans tous les plats et facilement identifiables sur les étiquettes des conserves et congelés. Ce sont, à l’en croire, les additifs alimentaires codés E620 à E641; des acidifiants E270 (acide lactique); et certains édulcorants E951 (aspartame) contenus dans les chewing-gums et autres produits sucrés. Un accent sera également mis sur les cubes. Leur consommation abusive serait nuisible à la santé.

De la polémique autour les exhausteurs de goût

Le glutamate monosodique codé E621 est l’exhausteur de goût le plus indexé. C’est la substance qui donne la cinquième saveur appelée le ‘’umami’’ qui signifie ‘’délicieux’’ après le sucré, le salé, l’amer, et l’acide, renseigne Fiacre Alladaye. A l’origine, précise-t-il, la saveur ‘’umami’’ provenait d’une algue appelée varech. Mais, de nos jours, cette saveur est obtenue à partir de la fermentation d’amidon ou des dérivés de soja ou même par des procédés artificiels jamais connus des consommateurs. Aussi dénonce-t-il, dès l’apparition des effets négatifs du glutamate monosodique codé E621, l’industriel l’a mis sous diverses appellations à savoir : extraits de levure, assaisonnements naturels, protéines hydrolysées, protéines végétales, mélange d’épices, huiles ou graisses hydrogénées…Le glutamate monosodique, indique-t-il, est fortement utilisé dans les soupes ou bouillons, sauces, et assaisonnements. Il est également présent dans des nourritures transformées en conserve ou congelées comme les viandes, poissons, légumes, plats prêts-à-manger, garnitures, ketchups, mayonnaises, sauces de soja, saucisses, grignotages, fromages transformés, poudres pour bouilles instantanées, etc. Vous êtes avisés.

Cyrience Fifonsi KOUGNANDE

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