Il est profondément préoccupant de constater que la Fifa, institution censée incarner les valeurs du sport, semble se transformer en une entité juridique omnipotente, cherchant à étouffer toute critique légitime. En engageant une action en justice contre google, la Fifa ne se contente pas de vouloir protéger son image. Elle s’efforce de réduire au silence toute forme de contestation ou d’opposition.
Depuis de nombreuses années, la Fifa traîne derrière elle une série de scandales de corruption, de gestion opaque et de décisions controversées. Plutôt que de faire preuve de transparence et de prendre ses responsabilités, cette institution choisit la voie de la répression. En s’attaquant à un moteur de recherche tel que Google, elle espère faire taire la moindre critique qui pourrait ternir son image déjà bien entachée. Mais quel message adresse-t-elle au monde ? Que la vérité est une commodité que l’on peut acheter ou censurer selon ses intérêts ?
Dans toute démocratie digne de ce nom, le droit de critiquer les institutions publiques et leurs dirigeants est sacro-saint. La FIFA, bien que se présentant comme une organisation sportive, exerce une influence considérable sur la scène internationale. Ses actions, ses décisions, et ses politiques doivent être soumises à un examen rigoureux et à une critique ouverte. En cherchant à faire taire les voix discordantes, la FIFA met en péril ce fondement essentiel de la démocratie. Elle envoie ainsi un signal des plus inquiétants : celui qu’une organisation, aussi puissante soit-elle, peut échapper au contrôle public en muselant la liberté de parole.
Une forme de censure déguisée
Google n’a pas vocation à se substituer aux tribunaux. Son rôle n’est pas de juger de la véracité des contenus en ligne, mais de les rendre accessibles. Contraindre Google à retirer des pages critiques de ses résultats de recherche revient à pratiquer une forme de censure. C’est une tentative maladroite de manipuler l’opinion publique en faisant taire les voix dissidentes. Cette manœuvre révèle jusqu’où la FIFA est prête à aller pour préserver ses intérêts, au mépris du droit du public à l’information.
Si la Fifa obtient gain de cause, qu’est-ce qui empêcherait d’autres organisations de suivre cet exemple ? Nous pourrions assister à une érosion systématique de la liberté de la presse, chaque institution cherchant à se protéger derrière des remparts juridiques. La critique, le débat, la confrontation des idées sont essentiels pour le bon fonctionnement d’une société saine. Les étouffer sous couvert de « protection de la réputation » est non seulement lâche, mais dangereux.
Face à cette tentative flagrante de répression, il est impératif que les défenseurs de la liberté d’expression, les journalistes, et tous les citoyens attachés aux valeurs démocratiques se mobilisent. Il est crucial de rappeler à la FIFA et à toutes les organisations tentées par la censure que, dans une société libre, la critique est non seulement un droit, mais aussi un devoir. Le silence n’est jamais une option face à l’injustice. Aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire de défendre la voix de ceux qui osent appeler à la raison.
M.M.