Le » Brunch Ethniq » est une manifestation à caractère artistique et culturel qui est organisée par la jeune promotrice culture, Adjomayi Géraude-Marie. Il s’agit d’un événement qui va célébrer la culture béninoise à travers les ethnies. Ça va se dérouler le 8 septembre 2024 au séminaire St Jean Eudes d’Atrokpokodji. Geraude Adjomayi nous en parle.
Matin Libre : L’évènement dont vous vous apprêtez à lever le rideau s’appelle »Brunch Ethniq », qu’est-ce que les lecteurs peuvent comprendre par-là ?
Adjomayi Géraude-Marie : Le Brunch Ethniq comme son nom l’indique c’est un évènement à caractère culturel qui va rassembler les ethnies du Bénin. Puisque nous sommes au Bénin, nous voulons célébrer notre culture, je veux dire la culture béninoise dans toutes sa splendeur. Pour la première édition, nous avons recensé quelques grandes ethnies à savoir les Fon, les Yoruba, les Dendi, les Bariba, les Mahi, les Yoa Lokpa, les Hwla. Et donc tous ensemble, nous allons célébrer notre culture. C’est à dire que nous allons essayer de nous habiller tel qu’on le fait chez nous au sein de notre ethnie, essayer de consommer les mets locaux ainsi que les boissons. Enfin, retourner à la source pour retrouver nos us et coutumes originelles. Les Hwla vont nouer leur pagne local à la taille avec leur débardeur et la serviette au cou. Les yoruba dans leur Datchiki, etc. Une manière de ressortir le local, nos origines. Le jour-là même, les nourritures qui ont disparu de nos habitudes vont refaire surface. Le Magni mangni, le Djohoungoli, le wassa wassa, du man gnignan, pour ne citer que celles-là. Tout ceci nous rappellera tout le béninois que nous sommes.
Pourquoi c’est seulement maintenant que vous avez pensé faire quelque chose pareille alors que de tout le temps, il y a beaucoup de personnes qui ont commencé par édulcorer les choses et tourner leur regard vers l’extérieur ?
Nous avons senti le besoin de faire ceci maintenant parce que si nous regardons autour de nous, je veux dire les pays qui nous entourent, ils sont très fiers de qui ils sont. L’Ivoirien même dans la médiocrité s’affirme et s’assume. Mais le béninois se cache ainsi que ses propres réalités. Alors qu’il faut montrer déjà aux autres qui vous êtes pour que les gens vous acceptent et vous célèbrent comme tel. Puisque vous ne vous montrez pas sous votre jour, sous votre bonne identité, personne ne le fera à votre place. Il faut nécessairement retourner aux origines, à notre identité. On dit souvent on doit savoir d’où nous venons, pour savoir où nous allons.
Et donc sans ce repère, sans se retrouver à ce niveau-là, on ne peut pas avancer. La culture est tout aujourd’hui, la culture est l’homme. La culture c’est votre ADN. C’est pour dire que sans ça vous n’êtes personne, vous n’êtes rien. Et donc il faut au moins se rappeler cela, se rappeler notre authenticité à la face du monde. Et nous avons beaucoup de choses à montrer. Nous avons une culture très riche. Et pourquoi les cacher, pourquoi ne pas mettre cela à la face du monde ?
Qui sont ceux qui peuvent participer à ce rendez-vous culturel ? Est-ce que c’est des gens de la grande classe, de la classe moyenne ou de la basse classe ?
Tout le monde peut participer. Et d’ailleurs tout le monde est attendu.
Vous avez dit que ce sont toutes les ethnies qui sont attendues. Dites chacun sera dans son camp sur le site où ce sera un mélange harmonieux, un brassage conséquent ?
On est d’accord que c’est ensemble qu’on est fort. Donc je viendrai de ma maison bien habillé en tant que mina et l’autre en tant que goun mais une fois sur le site, on est mélangé, c’est aussi simple. On restera tous ensemble pour célébrer la culture. C’est un mélange harmonieux. Un brassage culturel parfait.
Vous avez parlé d’habillement et en termes d’habillement les tissus interviennent. Il y a-t-il un tissu local spécial que vous voulez promouvoir au cours de la célébration ou bien chacun y va de ces moyens ?
Chacun peut y aller de ses moyens. Pour cette première édition, pas de tissu choisi. C’est vrai que nous avons eu des propositions. Mais faut pas vouloir faire et trop en faire. Aujourd’hui, on sait ce que le béninois lambda supporte en termes de charges quotidiennes donc on ne va pas trop demander.
Est-ce qu’il y a des spécialités relatives à la célébration que vous souhaitez aborder ?
On a fait le tour d’horizon je crois sur le concept. Cependant, je voudrais préciser que le ticket est à cinq mille francs CFA. Et que tout va se passer dans l’enceinte du séminaire St Jean Eudes d’Atrokpokodji le 8 septembre 2024. En tout cas chaque communauté se prépare déjà très activement pour rehausser l’image de ce dernier show des vacances.
Réalisez par Teddy GANDIGBE