L’affaire Hounvi prend de nouvelles tournures avec la publication, le dimanche 25 août 2024, du communiqué très officiel du Procureur de la République de Lomé au Togo.  En attendant la réplique de la justice béninoise qui ne va pas tarder j’espère, il faut saluer la publication dudit communiqué par la justice togolaise.

En effet, le Togo vient ainsi de faire ce que nous admirons dans le fonctionnement des pays considérés comme des « modèles » : informer officiellement l’opinion publique nationale et internationale en temps réel sur un sujet préoccupant qui défraie la chronique. La version togolaise publiée douze jours après le « rapt » suscite de graves inquiétudes au regard des révélations inédites qui font tristement le buzz sur la toile. Ledit communiqué n’a ni cité la justice béninoise, ni la police républicaine et encore moins le gouvernement béninois. Mais, chose curieuse, des citoyens béninois dont un haut cadre qui gère une grande structure d’État ont été nommément cités et des mandats d’arrêt internationaux ont été décernés contre eux et deux de leurs « complices » sont déjà en train de lire l’heure dans les geôles du pays de Gnassingbé. S’il est vrai qu’au regard de la loi, tous sont présumés innocents, il est tout de même préoccupant de constater que ce qui est qualifié de  » dirty work » ( sale boulot) par les internautes aurait été accompli par des larbins n’appartenant pas aux forces de sécurité et de défense. Il serait naïf de croire qu’il n’y a que des hommes en uniforme pour réaliser de tels exploits. Seulement, quand ils sont découverts, ils deviennent techniquement des pions grillés.

La crainte

L’état d’esprit de la population béninoise à l’intérieur du pays comme au sein de la diaspora sera caractérisé par la crise de confiance et la méfiance. Au sein du peuple, bien des gens auront le sentiment, à leur corps défendant, qu’ils côtoient tous les jours des personnes qui, apparemment, représentent des dangers potentiels pour eux. Il y aura une grave crise de confiance. La méfiance aussi sera généralisée. Les Béninois d’ici et d’ailleurs auront le sentiment de vivre dans un environnement de grande insécurité, une insécurité à ciel ouvert. Parce qu’il leur sera difficile désormais de faire le distinguo entre une interpellation des forces de sécurité et de défense et des « rapts » de criminels de grands chemins. Il revient donc à l’État béninois et ses services spéciaux de trouver la formule magique pour rassurer ses citoyens.

Maximin Tchibozo

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