(Après le Togo, la part de vérité de la justice béninoise attendue)

On en sait un peut plus sur les conditions dans lesquelles Steve Amoussou a été enlevé à Lomé. La justice togolaise a mené l’enquête, trouvé l’identité des personnes impliquées et procédé à des interpellations. Une béninoise établie au Togo et un étudiant de nationalité togolaise sont déjà dans les mains de la justice togolaise. Des mandats d’arrêts sont décernés contre 3 Béninois identifiés comme faisant partie de l’expédition. Par cette réaction, la justice togolaise donne la preuve qu’elle n’est liée ni de près, ni de loin à ce rapt organisé par la justice béninoise sur son territoire.

Un communiqué du Procureur du Togo, lu dans le journal télévisé de 13h, ce 25 août 2024, parle de violation du droit international et des règles en matière de coopération pénale internationale. La conséquence, c’est que les 3 béninois sous le coup de mandats peuvent être interpellés par Interpol, s’ils sont en déplacement à l’étranger, ramenés au Togo pour répondre des faits mis à leurs charges, en l’occurrence leur irruption en territoire togolais pour enlever un citoyen qui y réside. Ce que condamne la justice togolaise, quand on lit bien le communiqué, c’est le fait que des Béninois se soient introduits sur le territoire togolais pour enlever un individu et le remettre à la justice béninoise.

Peu importe que Steve Amoussou soit béninois. Le fait qu’il réside au Togo nécessite que des précautions soient prises, notamment une collaboration avec la police et la justice togolaise, si tant est que l’individu constitue une menace pour le Bénin. Mais au lieu de ça, le territoire togolais a été violé sans aucun égard pour la police et la justice togolaises, au mépris de toute règle en la matière. Ce faisant, c’est les relations entre le Bénin et le Togo qui sont mises à mal dans cette affaire. Et quand on voit la cause, on se demande si Steve Amoussou qu’on prend pour Frère Hounvi, l’homme derrière les chroniques acerbes contre le régime Talon, représentait pour le pouvoir un tel enjeu au point de violer toutes les procédures requises pour aller l’enlever ? Pourtant au début, le pouvoir de la Rupture faisait semblant de ne tailler la moindre importance à ses chroniques.

Qui pouvait imaginer que Frère Hounvi hantait si tant le régime de Cotonou. Et si c’est le cas, comme on a fini par l’admettre, pourquoi ne pas faire les choses dans les règles de l’art ? Pourquoi ne pas émettre un mandat d’arrêt à l’encontre de Steve Amoussou, saisir officiellement la justice togolaise, dès qu’on l’a identifié, solliciter sa coopération pour son arrestation ? Cela valait-il la peine de frôler un incident diplomatique juste pour arrêter Hounvi et mettre ainsi un terme à ses chroniques ?

Jusqu’à présent, on espère que les choses ne se sont pas passées telles que relatées par la Justice togolaise.  Le cas échéant, il urge que les autorités judiciaires béninoises montent au créneau pour dire leur part de vérité. C’est une chose d’enlever des citoyens en pleine rue au Bénin, violant ainsi le code de procédure pénal. On a appris à vivre avec ça. Mais aller faire la même chose sur le territoire d’autrui, c’est énorme.

M.M

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