(Avis : le fait de parler rapidement, est aussi une sorte de bégaiement)
Qu’est-ce qui peut expliquer le fait que certaines personnes bégaient ? Naît-on avec le bégaiement ? Est-ce un mal héréditaire ?
« Personne ne naît pas avec le bégaiement ». Et, l’équivoque est d’entrée levée par Sœur Paulette Guedou, Dr orthophoniste. De plus, contrairement à ce qui est distillé, le bégaiement n’est pas génétique. Mais, on peut ‘’en souffrir’’ à cause d’un parent qui bégaie. « Si la personne qui est plus proche du nouveau-né bégaie, c’est normal que quand l’enfant va commencer à parler, qu’il bégaie.
La maman, par exemple, est tout le temps avec son enfant. Si elle bégaie, c’est normal que l’enfant bégaie », explique la spécialiste. Ce qu’il faut aussi savoir, c’est qu’on peut aussi bégayer par imitation ; en imitant les amis, des proches qui bégaient. Il y arrive qu’aucun des parents ne bégaie mais leur enfant oui ? Ceci, parce qu’il aurait eu le temps au dehors d’être avec quelqu’un qui bégaie et donc en imitant ce dernier, il commence par bégayer aussi.
Aussi, le bégaiement peut subvenir avec le stress, après une intervention, un AVC. Mais retenons déjà qu’il y a deux types de bégaiement. « Il y a le plus rapide et le moins rapide », fait savoir Dr Paulette Guedou, Dans le moins rapide, le bégaiement est manifeste en début de phrase ou pendant. « Ce qu’on connaît, la plupart du temps, c’est quand les mots ratent. Alors que le fait de parler rapidement est aussi une sorte de bégaiement. Souvent, les gens ne comprennent pas que c’est un bégaiement. », révèle l’Orthophoniste. Elle nuance par ailleurs que le fait de bégayer quand on s’énerve, n’est du bégaiement : « La personne qui est énervée et qui parle, ça peut arriver qu’il rate des mots. Mais ce n’est pas du bégaiement. S’il se temporise, il va retrouver les mots ».
De la psychologie à la respiration
Aux dires de l’Orthophoniste Dr Paulette Guedou, la personne qui bégaie réellement, quand elle est seule, elle ne bégaie pas. « Donc, il y a une part de psychologie », souligne-t-elle. Complétant, elle fait savoir qu’au niveau de la personne qui bégaie, au moment où il faut aspirer l’air, c’est en ce moment qu’elle l’inspire.
La respiration à leur niveau est renversée. Mais loin d’être une maladie, un handicap, le bégaiement est plutôt un dysfonctionnement. Et ça se guérit. Mais, le traitement ne consiste pas à la prise de médicaments mais à des exercices de relaxation, des exercices typiques par rapport à la respiration. « Il y a trois à quatre aspects sur lesquels on travaille », confie-t-elle. La durée du traitement quant à elle, dépend de l’intensité. Ça varie d’une personne à une autre.
De la douceur pour substituer la nervosité
La plupart des personnes qui bégaie sont souvent nerveuses. C’est un fait. Pour la spécialiste, c’est normal, parce que l’intéressé languit d’après le mot qui ne vient pas. Mais au lieu de vouloir sortir le mot avec force, elle préconise une autre alternative. « Il faut y aller faire avec douceur. Si la personne y va avec douceur, elle peut parler facilement », conseille Dr Paulette Guedou qui poursuivant, va éclairer la lanterne de ceux qui s’étonnent de voir qu’une personne qui bégaie, quand elle chante, ne bégaie plus. « Justement, le chant, c’est une continuité de la production du son. Alors que dans la parole, on coupe à chaque fois. En coupant pour amorcer, c’est là qu’on bégaie ».
Trouble de la parole qui se caractérise par des répétitions fréquentes de parties de mots, l’étirement de sons et des blocages sur des sons, le bégaiement reste un problème d’élocution qui entraîne des difficultés au niveau du débit et de l’aisance lors de la communication verbale.
Le bégaiement apparaît le plus souvent vers l’âge de 2 à 5 ans, mais parfois dès 18 mois. Les adultes peuvent également bénéficier de séances d’orthophonie. En association, une psychothérapie peut aider la personne qui bègue à mieux se connaître et à identifier les causes psychiques et psychologiques de son bégaiement.
Cyrience Fifonsi KOUGNANDE
