La Loi organique du Conseil économique et social (Ces) récemment votée exclut les Enseignants-chercheurs, et Chercheurs de ladite institution. Désormais, plus question pour cette frange de la société béninoise de siéger au Ces. Qu’ont-ils fait au Chantre de la rupture, son gouvernement et l’Assemblée nationale pour être ainsi traités ?

Le Pouvoir de la Rupture en fait de trop contre les Universitaires et les Chercheurs est-on tenté d’affirmer au regard de la Loi.

 Depuis son avènement, rien, absolument rien ne change pour les Universités publiques, les Centres de recherche et leurs acteurs (étudiants, administratifs et enseignants).

Les Universitaires en activités ou à la retraite souffrent le martyr sous la Rupture en dehors de quelques-uns qui, tapis dans l’ombre, vivent sous le parasol de la Rupture (plus préoccupés par leur ventre insatiable, leurs intérêts personnels que par les intérêts de leurs pairs) au détriment de leur corporation.

Du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS) en passant par le Conseil national de l’éducation (CNE), la Délégation au contrôle et à l’éthique (DCE) jusqu’au récent Comité ad’hoc d’appui à la mise en œuvre des réformes du sous-secteur de l’enseignement supérieur, les Enseignants et les Chercheurs se demandent si quelqu’un pose réellement les problèmes des Universités publiques, des Universitaires et des Chercheurs au Chef de l’Etat.

Si non, comment comprendre que leus problèmes se sont empirés depuis 2016. Presque aucun des problèmes n’a trouvé de solutions à ce jour. Et ce n’est pas, parce que les syndicats des enseignants, des étudiants et des administratifs sont restés les bras croisés et silencieux. Mais parce qu’il se trouve dans l’ombre, un groupuscule (Universitaires ou non, en activité ou non) qui bloque toutes les initiatives pour que le Chef de l’Etat entende enfin les vrais problèmes de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Au regard des effectifs pléthoriques dans les Centres universitaires, les unités de formations et de recherches et les différents établissements, on se demande, comment les Universités publiques mettent en pratique les recommandations du système Licence Master Doctorat (LMD) avec des ratios enseignés par Enseignant hors normes. Les résultats du baccalauréat de juillet 2024 envoient plus de 42000 nouveaux bacheliers dans les Universités qui souffrent cruellement déjà:

–           du manque des amphithéâtres dans toutes les Universités publiques ;

–           du manque de salles de travaux pratiques et de travaux dirigés ;

–           du manque criard d’enseignants pour encadrer les effectifs croissants d’étudiants (le recrutement direct de nouveaux Assistants enseignants étant gelé pratiquement) ;

–           du non reclassement des Enseignants-chercheurs et des Chercheurs inscrits sur les différentes listes d’aptitude du CAMES depuis 2021, 2022, 2023 (ceci est une première) et à ceux-ci viennent  de s’ajouter les inscrits du CAMES de juillet 2024;

–           du  défaut de transport des étudiants à l’UAC depuis plus d’un an ;

–           du retard de paiement des allocations (bourses et aides universitaires) et autres frais de mémoires  aux étudiants bénéficiaires à temps;

–           de la non revalorisation des salaires des administratifs dans les universités depuis décembre  2022 ;

–           de la duperie au sujet de la constitution du Fichier National des Aspirants à l’Enseignement Supérieur (FNAES),  sans  un seul recrutement depuis des années qui n’a pas vu, le recrutement d’un seul inscrit dans ce fichier;

–           du lancement d’une autre vague d’inscrits dans la base de données du FNAES sans le moindre recrutement dans le lot des premiers Aspirants dans la base du FNAES ;

–           de la suspension sans raison  de l’Eméritat au profit des  bénéficiaires depuis 2016;

–           du non recrutement de Chercheurs pour le compte du CBRSI depuis 2016 malgré les départs massifs à la retraite ;

–           de la suspension du programme de mise  en formation ou stage qui permettait aux Attachés de recherches de bénéficier des appuis pour aller faire leur thèse;

–           de la suppression sine die de la démocratie universitaire acquise depuis la période révolutionnaire qui consistait à élire les Chefs et Chef adjoints de département,  Doyens/Directeurs, Vice Doyens/Directeur adjoints;

–           de la suppression des élections sine die des élections des Recteurs et Vice-recteurs obtenue de hautes luttes depuis 2006 ;

–           de la limitation de l’âge au recrutement  d’Assistants dans les UNB à 45 ans ;

–           des défalcations opérées sur les salaires des syndicalistes et de certains Enseignants des UNB en février et mars 2018  pour avoir réclamé des recrutements d’Assistants au  profit des Universités publiques ;

–           du non financement de la recherche scientifique et de l’enseignement supérieur ;

–           Des mauvaises conditions de travail (coupures répétées d’électricité, coupures/absences de connexion internet, Enseignants sans bureaux, etc) des apprenants, des administratifs et des Enseignants, etc.

Ces problèmes qui accablent nos hauts lieux de savoirs sont-ils inconnus des responsables du Ministère, du CNE de Noël GBAGUIDI, de la DCE de Epiphane SOHOUENOU, du Comité ad’hoc d’appui à la mise en œuvre des réformes dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur de Brice SINSIN, etc. ?

Avant d’aller contrôler les Universités privées, le gouvernement à travers le MESRS, ne devrait-il pas regarder et améliorer les conditions d’enseignement, d’évaluation dans les Universités publiques ? Car dans les Universités publiques du Bénin, selon des étudiants rencontrés, ‘’les samedis et dimanches des week ends sont désormais des jours ouvrables de cours et d’évaluation depuis 2016 et ceci, à cause du manque de salles de cours et d’enseignants’’.

Doit-on conclure, qu’il y a des volontés de règlement de compte vis-à-vis des Enseignants et des Chercheurs encore en activité ou de la méchanceté gratuite de la Rupture face aux Universités, aux Chercheurs et Universitaires ?

Non content de n’avoir aucune oreille pour les problèmes, les difficultés des Universités publiques, de leurs acteurs et des Chercheurs et comme si, cela ne suffisait  pas, le Pouvoir de la Rupture vient d’exclure par le truchement de ses Députés à l’Assemblée nationale à travers le vote de la Loi organique sur le Conseil Economique et Social (CES), les représentants des Enseignants du supérieur et des Chercheurs qui osent poser les problèmes de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique à ce haut  niveau.

Le CES est quand même une institution respectée et respectable qui existe dans presque tous les pays du monde  et comprenant, outre les représentants des Enseignants du supérieur et des Chercheurs, des représentants de la société civile, les représentants des défenseurs des travailleurs que sont les Confédérations et ou Fédérations syndicales.

Quel bilan,  peut-on  retenir du gouvernement de la Rupture dans le sous- secteur de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique après pratiquement 8 ans de demi de gestion ?

Est-ce que, c’est dans ces Universités publiques qui manquent de tout que les jeunes âmes qui viennent d’avoir brillamment leur baccalauréat en juillet 2024 iront poursuivre les études pour venir construire le Bénin ?

Il urge que le gouvernement pose des actes concrets dans l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique au lieu de se réfugier derrière les multiples réformes  qui peinent à donner satisfaction aux acteurs de ce  sous-secteur très sensible de l’éducation nationale et de la formation depuis 2016.

Prence KOFFI

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