Député du parti Les Démocrates, parti d’Opposition au régime de Patrice Talon, Kamel Ouassagari ne manque aucune occasion pour prendre à défaut la gouvernance actuelle sur plusieurs sujets sur lesquels, à ses dires, le régime laisse croire que tout est rose. Que cela soit au Parlement, dans l’exercice de ses fonctions, ou sur les médias de la place, Kamel Ouassagari est cette voix critique qui met le doigt sur ce qui ne va pas.

Une Dette astronomique et des Réalisations Illusoires

L’honorable Kamel Ouassagari, figure montante de l’opposition béninoise, n’a pas mâché ses mots lors de ses récentes interventions médiatiques et parlementaires. Il dénonce vigoureusement la mal gouvernance du régime actuel sous la présidence de Patrice Talon, particulièrement en ce qui concerne la gestion opaque des finances publiques. Selon Ouassagari, le gouvernement a engagé le Bénin dans une spirale d’endettement astronomique, avec une dette nationale atteignant 6795,00 milliards de FCFA au 31 mars 2024, sans qu’aucun bilan clair ne soit présenté au peuple. « Ce qui est visible, ce sont seulement quelques travaux de ravalement à Cotonou, » critique-t-il, ajoutant que « dans les communes de l’intérieur du pays, il n’y a rien de concret ».

Comparaison avec l’héritage de Yayi Boni

Ouassagari fait également une comparaison troublante entre la gestion actuelle et celle de l’ancien président Yayi Boni. A la fin du mandat du Pr Yayi Boni en 2016, une dette de 1200 milliards de FCFA avait été contractée pour la réalisation d’infrastructures routières et d’autres grands projets structurants, que le régime actuel n’a fait que finaliser. Pour Ouassagari, cette situation met en évidence la gestion opaque du gouvernement Talon, où les salaires du président de la République comme ceux de ses ministres restent un secret bien gardé. « Après huit ans de pouvoir, Patrice Talon n’a que le projet de cantine scolaire à mettre à son actif en termes de réalisations phares », affirme-t-il, rappelant que même ce projet avait déjà été initié par Yayi Boni, son prédécesseur.

Microcrédits aux femmes : Un programme de communication creux ?

Un autre point de critique majeur pour l’honorable Ouassagari est le projet de microcrédits accordés aux femmes, un programme que le gouvernement Talon met en avant comme une de ses grandes réussites. Cependant, Ouassagari, en homme de terrain, reste sceptique quant à l’impact réel de ce programme. « Lors de mes nombreuses sorties à l’intérieur du pays, je n’ai rencontré aucun enthousiasme parmi les populations », observe-t-il, soulignant que dans certaines régions comme les communes de la quatrième circonscription électorale, le nombre de bénéficiaires annoncé semble déconnecté de la réalité sur le terrain. Pour lui, cette situation pourrait être révélatrice de détournements massifs ou simplement d’une stratégie de communication destinée à tromper le peuple, lui faisant croire à une aide qui n’existe pas en réalité.

ARCH : Un projet de développement qui laisse à désirer

Interpellé sur le projet ARCH, un autre pilier de la stratégie de développement de Patrice Talon, le député Ouassagari a exprimé sa surprise d’apprendre que ce projet était opérationnel, car lui-même, en tant que député de la nation et ancien cadre du Ministère des affaires sociales et de la microfinance (MASM), n’était pas au courant. Prévu pour démarrer en 2016, avec un financement de 185 milliards de FCFA, le projet ARCH devait offrir un package de quatre services intégrés : l’assurance maladie, la formation professionnelle, l’accès au crédit et l’assurance retraite. Pourtant, sur le terrain, les promesses ne semblent pas se concrétiser. « Les malades souffrant d’insuffisance rénale, jadis pris en charge par les régimes précédents, doivent aujourd’hui se prendre en charge eux-mêmes, avec des coûts de dialyse inaccessibles pour la majorité », déplore-t-il.

Gestion nébuleuse et décrets à l’Emporte-pièce

Lors de son passage dans l’émission télévisée Version Originale, Ouassagari a également dénoncé l’administration nébuleuse du gouvernement, caractérisée par des décrets passés à l’emporte-pièce et des contrats de gré à gré. Il cite en exemple un décret autorisant le gouvernement à commander directement des produits informatiques et autres biens nécessaires à l’État auprès de fournisseurs étrangers, sans passer par les prestataires locaux, boosteur économique, traditionnellement connues pour catalyser la consommation en ramenant des subsides dans le panier de la ménagère. Pour Ouassagari, cette approche non seulement appauvrit l’économie locale, mais crée aussi des foyers de corruption au sein du gouvernement, en concentrant la richesse entre les mains de quelques-uns.

Le Chômage galopant : Un autre échec du régime Talon

Au-delà des critiques sur la gestion financière et les projets mal exécutés, l’honorable Ouassagari met également en lumière l’impact désastreux de ces politiques sur le taux de chômage dans le pays. « Le peuple croupit dans une misère atroce, avec un taux de chômage galopant », constate-t-il, ajoutant que la redistribution des richesses dans un État est essentielle pour stimuler la croissance économique. Pour lui, en prétendant lutter contre la corruption, le gouvernement Talon n’a fait que créer de nouveaux foyers de corruption, appauvrissant encore davantage les populations vulnérables.

Un Bilan sur papier sans impact réel

Pour l’honorable Ouassagari, le bilan du président Patrice Talon risque de se résumer à un rapport sur papier, sans impact réel sur la vie du peuple béninois. « Les seuls véritables bénéficiaires de ses projets sont les cadres du régime, dont nous pouvons tous constater l’amélioration du niveau de vie, » accuse-t-il. Quant au projet ARCH, il estime qu’il a été un échec, scellant définitivement le rêve de Talon d’être porté en triomphe à son départ. « C’est une gloire qu’il n’aura jamais, car le peuple n’oublie pas, et il ne pardonne pas », conclut-il.

D’ailleurs beaucoup s’en souviennent encore comme y hier de la déclaration de Patrice Talon lors de l’une de ses allocutions il disait alors en parlant du peuple : « Vous allez en souffrir mais vous ne pouvez rien faire ». Mal l’en a pris car le peuple est souverain.

En effet aujourd’hui il retrouve l’espoir, espoir qu’incarne, le député Kamel Ouassagari dont la lutte inspire. Le peuple sait désormais qu’il peut se relever en reprenant en main son destin.

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