La déclaration d’Abuja, signée à la sortie de la conférence internationale du karité de 2023, a fixé des objectifs ambitieux pour la durabilité des parcs à karité dans plusieurs pays africains, dont le Bénin. C’est dans cette perspective qu’à la faveur du mois de karité l’interprofession karité du Bénin (IKB) et le ministère de l’agriculture et ses structures sous tutelle telles que les ATDA 3 et 4, ont mis en terre des plants de karité sur la ferme de l’ONG Saint Camille de Paouignan, le 31 juillet dernier.
Cet événement qui lance les opérations de plantation des arbres à karité, vise à promouvoir des pratiques écologiques et à rendre disponible la matière première pour la consommation locale et le développement des chaînes de valeur. « Aujourd’hui, nous nous engageons ensemble dans un projet historique en Afrique : planter 10 millions d’arbres à karité d’ici 2030, revitaliser les parcs à karité grâce à l’engagement de 10 millions de femmes. Le Bénin, en tant que fier producteur de karité et président de l’Alliance mondiale karité, est déterminé à jouer un rôle central dans cette initiative », a déclaré Dossa Aguemon, le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche.
Les plants mis en terre sont issus de sélection massale à partir d’arbres d’élite. Le karité étant une ressource précieuse pour les communautés locales notamment pour les femmes, il contribue à l’économie locale. Par cet acte intervenu en juillet, mois du karité, le MAEP et l’IKB entendent donner l’exemple en sensibilisant et en démystifiant la plantation du karité auprès des communautés locales. « On n’osait pas planter parce que celui qui plante va mourir. Nous, on va prouver aujourd’hui qu’on va en planter et personne ne mourra et nos enfants vont en profiter » a laissé entendre Gilles Adamon, président de l’interprofession karité du Bénin.
Cette cérémonie marque un tournant pour la région et pour le Bénin d’autant plus que désormais, une forte sensibilisation sera menée pour inciter les acteurs agricoles á non seulement protéger l’espèce mais à également planter pour pérenniser la filière.
« Nous plantons pour montrer à la face du monde que le karité se plante et se cultive comme l’anacarde, le soja ou le coton. Désormais, il deviendra une tradition au Bénin de planter le karité chaque année pour assurer la durabilité de cette filière et de toutes les activités qui en dépendent, tout en luttant contre les changements climatiques et en stockant le carbone », a renchéri Arma Kingbo, secrétaire permanent de l’interprofession karité Bénin.
Rappelons qu’environ 40 654,735 tonnes d’amandes de karité ont été exportées par le Bénin en 2021 contre 66 229,386 tonnes en 2020. Avec le soutien de tous les acteurs, l’initiative des parcs promet de transformer positivement la filière karité.
Auriol HOUDEGBE