Reçu sur la radio Lalo pour opiner sur entre autres les recommandations du colloque scientifique organisé par la Conférence épiscopale du Bénin, le porte-parole du gouvernement ne semble pas apprécier l’initiative du prélat. Pour Wilfried Léandre Houngbédji, le vote du nouveau code électoral participe du fonctionnement normal de la démocratie et le processus s’est déroulé dans les règles de l’art, conformément au règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Répondant aux préoccupations sur les recommandations du colloque scientifique organisé par l’église catholique sur le code électoral, le porte-parole dit respecter l’opinion de l’église car affirme-t-il : « On est en démocratie et chacun exprime son opinion ». Et selon, Wilfried Léandre Houngbédji, le processus ayant entouré le vote du code électoral ne souffrirait d’aucune irrégularité : « Est-ce que le processus qui s’est déroulé à l’Assemblée nationale s’est fait normalement conformément aux règles démocratiques ? Est-ce que le débat a eu lieu à l’Assemblée tel que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale le prévoit, comme les lois de la République le prévoient ? C’est oui. Est-ce que c’est une minorité qui a voté ce code et par magie, le président de l’Assemblée nationale a dit, c’est la minorité qui a voté hein mais ça devient le vote de la majorité ? C’est pas le cas », se justifie-t-il.
Pour le porte-parole du gouvernement, il est arrivé dans cette même Assemblée qu’un député de la majorité présidentielle ait introduit une proposition de loi pour modifier la Constitution, dans le sens d’inverser l’ordre des élections en 2026 pour plus de cohésion. Cependant, précise-t-il, l’opposition qui a un nombre suffisant de députés pour empêcher l’aboutissement du processus a exprimé un non face à ce projet et la loi proposée n’a pas abouti. Mais cela n’a pas suscité autant d’émoi, se dessole-t-il.
« En ce moment là, la démocratie elle a fonctionné normalement. Et les majoritaires à l’Assemblée ont pris acte en disant la minorité a refusé et dans ce cas comme, la minorité empêche d’avancer on ne peut pas le faire, mais nous prenons acte et vous n’avez vu personne se préoccuper de cela pour dire pourquoi la minorité a bloqué, pourquoi la minorité a empêché de voter? », s’interroge-t-il. Seulement fait-il remarquer, l’effet contraire, c’est-à-dire le cas où ce serait la majorité qui aurait bloqué le processus aurait suscité de vives critiques…
« Mais lorsque la majorité exprime son droit de voter un texte et la minorité ne trouve pas son compte dedans, il y a problème et ce n’est pas la seule fois, ce n’est pas la première fois et ce ne serait pas la dernière fois », a déclaré Wilfried Léandre Houngbédji. Pour lui tout ceci ne participe que du jeu démocratique, synonyme du bon fonctionnement de l’Assemblée nationale : « C’est pourquoi je vous dis, que ce soit de bon ou de mauvais aloi, c’est le fonctionnement de la démocratie que les opinions s’expriment, les uns et les autres expriment leur opinion, nous les respectons quelles qu’elles soient ces opinions », a-t-il signifié.
Thomas AZANMASSO