Quand dans un communiqué conjoint, les anciens présidents du Bénin Nicéphore Soglo et Boni Yayi ont annoncé leur départ pour Niamey afin de rencontrer le chef de la junte militaire au pouvoir et Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp), la question se posait de savoir est-ce que le chef de l’Etat est au courant ? Qui les a envoyés en médiation ? C’était la question sur les lèvres des laudateurs du régime de la Rupture.

Plus le gouvernement gardait le silence, plus les défenseurs acharnés du régime Talon, ceux qu’on appelait sous Yayi les « fous du roi » et aujourd’hui « klébés » avaient la certitude que Patrice Talon n’a envoyé personne à Niamey. Pour eux, les anciens Présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi s’étaient engagés dans une initiative solitaire qui n’engage qu’eux. Ils se demandaient à qui ils allaient rendre compte, une fois de retour au Bénin, convaincus que Talon n’avait rien à y voir.

Au retour de Niamey, tous les Béninois voulaient savoir des anciens chefs d’Etat ce que le Général Adbourhamane Tiani a dit ? Est-ce que les nouvelles sont bonnes quant au dégel tant souhaité de la crise entre le Niger et le Bénin ? Mais nenni, si ce ne sont quelques bribes de la teneur des échanges parues dans la presse. On a ensuite appris que Nicéphore Soglo tenait à d’abord faire le point au chef de l’Etat avant toute rencontre avec la presse. Et c’est là que tout change.

Comment fait-on le point d’une rencontre à quelqu’un qui n’en était pas informé ? C’est alors que le journal L’Investigateur va révéler qu’avant le départ des anciens présidents pour Niamey, Patrice Talon et son aîné Nicéphore Soglo ont eu un tête-à-tête. Et là, tout devient clair. Il y a donc une logique.

Pourtant, c’était évident qu’étant donné la sensibilité du sujet, le ton qui ne cessait de monter entre Cotonou et Niamey, une telle médiation méritait que toutes les précautions soient prises. Il fallait sans doute ne pas donner aux autorités du Niger l’impression que Patrice Talon est au courant de l’initiative et a donné son quitus afin de donner plus de chance à la médiation d’aboutir.

Mais cela, les laudateurs du régime ne le savent pas. N’étant pas au courant des coulisses de l’initiative, et guidés par l’opposition interne entre le chef de l’Etat et ses prédécesseurs, ils ont tôt fait de dire que Talon n’a envoyé personne à Niamey. Or, l’intérêt supérieur de la Nation va au-delà de toute considération politique interne. Un chef d’Etat, c’est celui capable de faire la différence entre ce qui l’oppose aux autres à cause de sa politique interne et l’intérêt supérieur de la Nation. Et cela, aussi bien Patrice Talon, Nicéphore Soglo et Boni Yayi l’ont démontré dans cette crise Bénin-Niger. Le rendez-vous d’aujourd’hui au Palais de la Marina en est la preuve.

C’est un camouflet pour les « Klébés » qui espéraient un échec de la médiation afin de clouer au pilori les anciens présidents. Ils préparaient sans doute des munitions pour attaquer Soglo et Yayi. C’est une occasion ratée. Quand on ne sait pas tous les contours d’une action, on se tait et on observe afin d’avoir les éléments d’appréciation. La diplomatie a ses rouages. Ce n’est pas la première fois que pareil scénario se produit. Il faut quelqu’un pour discipliner les « fous du roi » sur les réseaux sociaux.

M.M

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