Le parlement béninois a procédé à la relecture de la loi organique sur le Conseil économique et social (Ces) avec à la clé, l’exclusion des syndicalistes et autres acteurs de la société civile de la composition de l’institution. Malgré les démarches entreprises en vue d’amener les députés à revoir leur position avant le vote, les syndicalistes se retrouvent face à la réalité. Et tout semble laisser croire que les dés sont définitivement pipés…

Les syndicalistes réussiront-t-ils à faire entendre raison aux élus du peuple et surtout au Chef de l’Etat notamment pour une deuxième relecture de la loi organique sur le Conseil économique et social ? En tout cas, les dernières déclarations des leaders syndicaux semblent moins rassurantes et laissent entrevoir un certain pessimisme. Dans un entretien accordé au quotidien Le Matinal, le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), Moudachirou Bachabi laisse entendre que rien de spécial ne sera fait pour obtenir gain de cause.

“En tant que citoyen, même en tant que syndicaliste, on ne fera rien de spécial. Nous avons déjà attiré l’attention de qui de droit sur la situation. Nous avons formulé un plaidoyer pour que le Rubicon ne soit pas franchi. Malheureusement, il a été franchi. Nous prenons acte et nous attendons de voir si le Chef de l’Etat quand il aura le texte, il va lire aussi et il va certainement demander une seconde lecture puisqu’on a fait croire que ce n’est pas un projet qui venait de son gouvernement“ a confié le leader syndical. Et au secrétaire général de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb), Appolinaire Affewe de s’en remettre au Chef de l’Etat pour une deuxième relecture.

“Nous, nous prenons acte de la décision qui a été prise par les députés et je pense que nous allons aviser par la suite“ a-t-il déclaré, déplorant le fait que les députés aient procédé au vote de la loi sans tenir compte du plaidoyer des syndicalistes. A l’en croire, le Chef de l’Etat a été saisi et les syndicalistes espèrent “l’appel du Chef de l’Etat pour discuter de la question“. Déplorant également cette exclusion des syndicalistes du Conseil économique et social, le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin), Anselme Amoussou y voit “une sorte de planification qui a été faite pour exclure les organisations syndicales qui ont des voix dissonantes“. Il se dégage donc comme seul recours, le Chef de l’Etat. Toute chose qui ne manque de susciter moult interrogations.

A-t-on la certitude que la réforme n’émane pas vraiment du gouvernement voire du Chef de l’Etat ? Etant donné que la plupart des lois votées à l’Assemblée nationale, sont toujours promulguées y compris celles à polémique, il importe de s’interroger sur quoi se repose réellement ce dernier espoir des syndicalistes ? Les dés sont-ils finalement pipés ? Les questions restent toutes posées et les jours à venir nous édifieront.

M.M

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