Lors de la tournée gouvernementale, les émissaires de Patrice avaient sur la bouche : « la vie est chère partout ». Sur l’émission « 90 mn pour convaincre » de la radio nationale, dimanche 2 juin 2024, le député Up-R Orden Alladatin avait chanté le même refrain. La hausse des prix des produits de première nécessité n’est pas spécifique au Bénin. « La vie est chère partout. Elle est chère ici, elle est chère dans les pays d’à côté », avait affirmé le parlementaire. C’est une vérité.

Mais quand le constat est fait, que fait le gouvernement pour alléger la peine des populations dont le pouvoir d’achat n’a pas augmenté ? C’est toute la différence entre ce qui se fait au Bénin et dans les pays d’à côté. Au Bénin, il a été d’abord fait une communication pour montrer que c’est parce que les céréales vont en grande quantité au Niger qu’il y a pénurie à l’interne et la pénurie entraîne la surenchère. Il a donc été décidé d’interdire toute sortie de céréales hors du territoire nationale sur une période de six mois. Cela reste à ce jour la principale mesure prise par le gouvernement.

Au Sénégal, par contre, le gouvernement Sonko a agi directement sur les prix. Ainsi, le sucre cristallisé passe de 650 FCFA à 600 FCFA, soit une baisse de 50 FCFA. Pour le riz non parfumé, une baisse de 40 FCFA a été décidée. De plus, le gouvernement a engagé des discussions avec l’Inde pour l’importation de 80 000 tonnes de riz qui devraient arriver au Sénégal en août 2024, afin de renforcer la disponibilité du riz. En ce qui concerne l’huile, une réduction de 100 FCFA par litre a été actée. Le pain, quant à lui, et suite aux échanges avec les boulangers et les meuniers, a connu une baisse de 15 FCFA sur le prix de la baguette, qui passe ainsi de 175 FCFA à 160 FCFA. On peut dire que cela reste cher mais c’est en lien avec le coût de la vie au Sénégal. Ce qui importe ici, c’est ce sont des mesures qui impactent directement le panier de la ménagère. Mieux, le gouvernement sénégalais a décidé de réactiver la Sonadis comme « Magasins témoins » dans chaque localité. C’est l’équivalent des boutiques témoins de l’Onasa qui ont fait leur preuve sous le gouvernement Yayi.

La mesure d’interdiction de sortie du territoire des céréales et tubercules a certainement eu un impact sur la cherté des ces produits. Mais la réduction des prix, telle qu’opérée au Sénégal a forcément agi plus sur le panier de la ménagère. Ce sont des mesures choc face à une situation explosive. C’est sans doute ce que les populations béninoises attendent du gouvernement de la Rupture. Mais en lieu et place, elles ont eu droit à une tournée d’explication sur la cherté des prix des produits alimentaires.

M.M

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