Attendu dans les eaux béninoises, vendredi 31 mai, le navire Elandra Eagle a bel et bien accosté sur le terminal de Sèmè-Podji. Ceci, dans le cadre du deuxième chargement du pétrole nigérien, après le premier d’un million de barils, qui a eu lieu du 17 au 19 mai. Mesurant 277 mètres et battant pavillon des îles Marshall, ce navire a initialement pour mission de recevoir à son bord, un chargement de 146.000 tonnes de pétrole brut nigérien. Seulement, les choses ne se passent pas comme prévu.
Puisque d’après les dernières informations reçues par votre Quotidien, Elandra Eagle n’a jusqu’à ce lundi 3 juin, reçu aucune goutte de pétrole. Autrement, le chargement prévu pour démarrer depuis l’après-midi de ce samedi 1er juin n’est toujours pas effectif. Pour l’heure, les raisons de ce nouveau blocus ne sont pas encore claires.
Mais, deux faits retiennent déjà l’attention dans ce que l’on peut considérer comme une nouvelle brouille entre le Bénin et le Niger, à propos de la mise en œuvre de l’acheminement du brut par le pipeline entre les deux pays. D’une part, c’est que le Président Patrice Talon, suite à une audience accordée à l’Ambassadeur de la Chine au Bénin, avait annoncé un possible arrêt du transit si les frontières nigériennes restent fermées, évoquant un défaut de formalités douanières. « (…) A minima, pour que ce transit soit possible, il faut que les autorités nigériennes annoncent officiellement que la fermeture de leurs frontières terrestres fait exception au pétrole. Une telle clarification serait susceptible de permettre un traitement juridique différencié du pétrole venant du Niger. À défaut de ce minimum, toute formalité douanière de transit du pétrole reste légalement impossible entre le Bénin et le Niger (…) », expliquait le Chef de l’État, aux médias. D’autre part, le Premier Ministre Ali Lamine Zeine, dans une nouvelle sortie médiatique après cette intervention de Patrice Talon, a relevé que des Inspecteurs nigériens ont été chassés par la Police béninoise de ce terminal, où se déroule le chargement du brut.
Ce qui, l’un dans l’autre, sous-entend que toutes les parties impliquées ne sont pas représentées pour faciliter le chargement du navire toujours en attente de chargement de ces 146.000 tonnes de brut. Est-ce cela qui bloque l’opération ? En définitive, la crise entre les deux pays née de la fermeture des frontières béninoises suite au coup d’État soldé par l’avènement de la junte au pouvoir, n’a toujours pas finit de révéler ses conséquences.
M.M