Annoncée comme une tournée de reddition de compte, l’initiative du gouvernement à parcourir le pays pour aller au contact de la population se transforme visiblement en une campagne de charme. Encore une lourde ardoise pour le contribuable sans à coup sûr un justif, à l’instar des chiffres qui n’ont presque jamais résonné.
Ils ont déserté les bureaux ! Depuis quelques jours, les membres et cadres du gouvernement parcourent villes et campagnes du Bénin. Ceci, pour un objectif fixé au départ. Lequel est celui de rendre compte des actions menées durant les huit ans de Patrice Talon au pouvoir. La population vers qui les émissaires de l’exécutif se portent depuis que cette tournée a commencé, n’en demandaient pas plus. L’idéal donc est de rendre compte sans anicroches ou zizanie et ce dans le moindre détail, de tout ce qui a été entrepris jusque-là. Seulement, c’est mal connaître le régime de la Rupture et du Nouveau départ.
Connu pour le flou artistique qu’il a toujours entretenu quant aux coûts des réalisations, cette tournée risque d’être une déambulation de plus. Puisque comme à son habitude, rien ne filtre des bilans financiers inhérents à ces réalisations. À l’instar du charme et des discours non soutenus par des chiffres, tout s’apparente à une propagande bien pensée. Une fois encore, les hommes du Chef de l’Etat manquent d’aller à l’essentiel. Qui pour donc éclairer la lanterne des béninois sur les coûts des réalisations ? Si une reddition de compte, initiative normalement indiquée pour mettre en lumière ces données n’en est pas capable, il est donc difficile d’avoir une réponse élégante à cette interrogation.
Cette mission également ayant forcément un budget, il serait par devoir de transparence, intéressant de l’évoquer. Instant pour le pouvoir, une fois, de montrer sa bonne foi dans sa quête de faire les choses avec dextérité. Car pour avoir toujours reproché au régime précédent de dilapider les sous du contribuable dans des tournées qui ne rapportent rien au pays, il est nécessaire de faire les choses en bien, si l’on a décidé de marcher sur ces mêmes traces. Unanime donc sur le fait que les chiffres ne résonneront pas lors de cette tournée, inutile de beaucoup espérer une reddition de quel compte que ce soit. Qui payera dès lors cette nouvelle facture dont nul ne saura jamais de combien elle retourne ? Le contribuable !
J.G
