La visite de terrain organisée du lundi 13 au vendredi 17 mai 2024 par la Délégation de l’Union européenne et les Etats membres de l’Ue au Bénin continue de faire des échos. Lumière est faite dans cet article sur l’étape de Tanguiéta du mercredi 15 mai 2024, où la délégation a touché du doigt les réalisations des projets financés à l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta et celles du projet RBT-WAP.
La délégation conduite par l’Ambassadrice de l’Union européenne : SE Mme Sylvia Hartleif et composée de l’Ambassadeur d’Allemagne : SE M. Stephan Buchwald, de l’Ambassadrice de Belgique : SE Mme Sandrine Platteau, de l’Ambassadeur de France: SE M. Marc Vizy, l’Ambassadeur des Pays-Bas: SE M. Joris Jurrïens et de la Cheffe de coopération du Luxembourg: Mme Louisa Ben Abdelhafidh, s’est émerveillée face aux réalisations en cours des Projets d’aide à l’autonomisation électrique (panneaux photovoltaïques) et alimentaire (pisciculture) à l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta et du Projet RBT-WAP.
À l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta…
Inauguré en 1970, la mission de l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta est d’offrir des soins de qualité à moindre coût.
Compte tenu de son rôle essentiel, l’ambassade de France au Bénin a décidé de soutenir la demande exprimée par les responsables de l’établissement et de mobiliser des moyens conséquents pour améliorer le bien-être des patients et favoriser une plus grande autonomie de l’Hôpital. Cela se traduit, en 2024, par le soutien à deux projets qui sont en cours de réalisation : la création d’un dispositif de production d’électricité par énergie solaire (pour un montant de 600 000 €) pour permettre à l’hôpital de produire en partie sa propre électricité et réduire ainsi sa dépendance, et les coûts induits, au réseau électrique général. Pour sa réalisation, ce projet bénéficie de l’expertise technique d’Electriciens Sans Frontières (ESF). L’hôpital bénéficie également de la création d’une unité aquacole (pour un montant de près de 12 000 €) pour produire la viande de poisson nécessaire à la bonne alimentation des malades.
La mise en œuvre de ces projets permettra à l’hôpital à en croire les explications du Directeur de l’hôpital, d’économiser d’une part ses ressources et de les investir dans l’amélioration de la qualité des soins et d’autre part, de réduire à court et moyen terme, l’acquisition des protéines à 75%. « Nous sommes reconnaissants envers nos partenaires techniques et financiers d’hier et d’aujourd’hui qui ont permis à l’hôpital de poursuivre sa mission, tel que l’ambassade de France, dont le soutien contribue à la réalisation des projets cruciaux », a déclaré le Frère Parfait Tchaou. La visite des lieux a permis de découvrir un dispositif aquacole composé de quatre bassins et des installations photovoltaïques devant fournir de l’électricité.
Projet RBT-WAP : une phase de consolidation des acquis
Le projet « Réserve de biosphère transfrontalière W-Arly-Pendjari » soutient la population voisine de la plus grande zone protégée de savane contiguë d’Afrique de l’Ouest, qui abrite d’importantes populations d’animaux sauvages. Cependant, sa biodiversité est menacée par le braconnage, le système de protection inadéquat du parc national, la pression démographique croissante et les effets visibles du changement climatique. Le projet est cofinancé par l’Union européenne et vise à dynamiser la coopération transfrontalière en appuyant le fonctionnement du Secrétariat Exécutif du Complexe W-Arly- Pendjari et renforcer la résilience des élus locaux et des communautés riveraines du Complexe en vue de sauvegarder les acquis de la phase 1 du projet.
D’un coût total de 8 millions d’euros financés par le Ministère fédéral de la Coopération économique et du développement (BMZ), le projet a pour objectif, selon les propos du Conseiller technique, Cosme Kpadonou, de promouvoir un développement durable endogène inclusif répondant aux défis des changements climatiques et de dynamiser la coopération transfrontalière et renforcer le résilience des communautés et des élus locaux.
Les actions sont menées à l’intérieur du parc et en périphérie, avec des initiatives d’identification et de conservation d’autres biodiversités, a-t-il souligné.
Pour le Conseiller technique, les actions menées ont conduit au renforcement de la résilience des communautés et des élus locaux, le renforcement de la résilience des communautés riveraines du parc, essentiellement à travers les femmes, par la promotion de produits à effet social et environnemental, la promotion de la pisciculture… Au total 700 000 personnes sont formées dont 80% de femmes. Les ambassadeurs ont pu découvrir dans leur visite sur les lieux, le parc animalier, le jardin potager et les bassins piscicoles.
Thomas AZANMASSO