Des bruits de bottes continuent de se faire entendre sur la plateforme portuaire de Cotonou. Alors que des acteurs portuaires expriment leur mécontentement depuis quelques jours, les tâcherons auraient opté pour une cessation de travail pour exiger de meilleures conditions de travail…

Les tâcherons ne sont plus en activité sur la plateforme portuaire de Cotonou, selon les informations parvenues à notre rédaction. Ces acteurs portuaires auraient décidé d’arrêter tout travail sur la plateforme portuaire pour dénoncer un retard de paiement de leurs salaires et exiger la satisfaction de leurs revendications. Selon un acteur portuaire, tout serait parti de la réforme du Bureau unique d’embauche. De ses explications, il ressort que cette réforme prend également en compte les tâcherons mais il se fait que les conditions de paiement de salaire sont dénoncées. Selon notre source, ces derniers devraient percevoir leur dû par B-Mo, un moyen de paiement qui n’arrangerait pas les tâcherons. « Cela te bouffe trop d’argent pour des gens qui ne gagnent déjà rien » a-t-il déploré. Mais la pomme de discorde serait le retard du paiement de salaires aux tâcherons. Il n’y aurait pas de date ou période précise pour payer ceux-ci.

Pour exprimer leur mécontentement, les tâcherons ont décidé de la cessation de travail depuis quelques jours, selon notre source. La principale exigence est la prise d’une note de service mentionnant la date ou la période précise pour le virement des sous. Une demande qui n’aurait toujours pas eu un écho favorable. Selon notre source, ils sont rémunérés hebdomadairement. Chose curieuse, le Beu ferait actuellement recours à des personnes sans aucune compétence requise pour faire le job en lieu et place des tâcherons.

Ça jase sur la plateforme portuaire de Cotonou

Plus rien ne va au Port autonome de Cotonou. Il y a peu, les dockers exerçant sur la plateforme portuaire ont dénoncé les réformes sans effet, ayant abouti à leur rattachement au Bureau d’embauche unique (Beu) mis en place le 1er février 2023, après dissolution de la Sobemap, mais également la morosité qui règne au port du fait de la crise entre le Bénin et le Niger. Récemment, c’était au tour des transitaires mandataires en activité au port, réunis en Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin (Ajdmdb), d’exprimer leur ras-le-bol, face aux réformes dont l’impact n’a pas été suffisamment étudié créant des manques à gagner pour l’Etat au Port Autonome de Cotonou (PAC).

En effet, bien avant le déclenchement de la crise nigérienne, l’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin (Ajdmdb), dans une demande d’audience datant du 22 avril 2022 adressée au Ministre d’État chargé de l’économie et des finances restée sans suite, pointait du doigt une disposition du Code de la Douane. Il y est mentionné que : « Toute marchandise mise en conteneur et non dédouanée devient la propriété de la douane après 120 jours et le service des dépôts peut procéder en toute quiétude à la vente aux enchères publiques de ladite marchandise », signalent-ils dans la lettre. Cependant, dans la pratique, souligne l’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin, les choses ne se passent plus comme indiqué. « Depuis quelques temps, la structure de dépôt ne procède plus à des ventes aux enchères pour des raisons que nous ignorons », dénonce-t-elle.

L’autre source d’inquiétude reste le manque de célérité dans le traitement des dossiers. Ce qui aurait pour conséquence, la péremption de certaines marchandises, lorsque « le service de dépôt les stockent pendant longtemps et ne procède pas en temps opportun à leur vente aux enchères », fait remarquer l’Ajdmdb qui indique que « La réforme de la vente en ligne des marchandises frappées de dépôt et la fermeture de la frontière avec le Niger en sont les principales causes ». Ce qui induirait des manques à gagner pour l’Etat Béninois ».

M.M

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