Le Directeur de la concurrence du Ministère de l’industrie et du commerce était l’invité du matin du 22 mai 2024 sur Bip radio. Bernard Yéhoun est revenu sur les tenants et aboutissants de l’arrêté ministériel portant interdiction de l’importation, de la production et de la distribution des boissons alcoolisées en sachet plastique.

 Le ministère du commerce, à travers un arrêté ministériel, a décidé de l’interdiction de l’importation, de la production et de la distribution des boissons alcoolisées en sachets plastiques. La décision de l’interdiction part selon le Directeur de la concurrence du ministère de l’industrie et du commerce, du constat selon lequel ces derniers jours, des boissons alcoolisées contenant de l’éthanol, conditionnées dans du sachet plastique et connues sous diverses marques, sont déversées sur le marché et distribuées à des petits prix aux populations.

Selon l’invité, le ministère de l’industrie du commerce, étant garant de la protection du consommateur sur tout le territoire national, n’a pas voulu laisser ce phénomène perdurer. « L’alcool d’abord, c’est un produit qui au contact de certaines matières, les dégrade. Donc lorsqu’on met de l’alcool ou des produits alcoolisés dans des emballages plastiques, l’emballage se détériore et contamine la boisson », a-t-il mis en garde. Cette façon de procéder ne permet pas un suivi de l’origine de ces boissons, fait-il remarquer, car la technologie ayant évolué « chacun peut entrer dans sa chambre et faire des mélanges et les conditionner ».

La deuxième raison évoquée par le Directeur de la concurrence est relative à l’exposition de ces produits dans des conditions qui incitent la jeunesse à consommer davantage l’alcool. Pour lui l’exposition de ces boissons dans les marchés, les boutiques, aux abords des établissements scolaires, des centres de formation et leur conditionnement de la même façon que les produits laitiers et autres jus, est une manière d’attirer les populations à les consommer, une manière de rendre alcoolique la population. Des élèves et apprentis peuvent également en acquérir à petits prix et en consommer, s’inquiète-t-il. Selon le Directeur, l’arrêté est entré en vigueur depuis la date de sa signature et un contrôle concerté des équipes du Ministère de l’industrie et du commerce, de la Police républicaine, de la douane et du  Ministère de la santé sera opéré. Sont frappées par l’interdiction informe le directeur, toutes boissons alcoolisées, y compris du vin et de la bière.

Les peines encourues

Abordant la question relative aux peines encourues par les contrevenants, l’invité a fait savoir que le contrôle de ces produits est encadré par la loi 2016 portant protection des consommateurs, la loi 2016 portant organisation de la concurrence en République du Bénin.  La vente des produits impropres à la consommation est donc punie conformément à la loi, d’une peine financière, une amende pouvant aller jusqu’à 100 millions et des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison, a-t-il souligné.

Appel

À en croire Bernard Yéhoun, en prenant l’arrêté, le Ministère de l’industrie et du commerce ne vise que le bien-être de la population, car affirme-t-il, les formations sanitaires sont de plus en fréquentées par des porteurs pour la plupart des jeunes et des enfants, de  maladies non transmissibles, et des victimes d’accidents cardiovasculaires et d’insuffisances rénales.

Il exhorte pour finir, les producteurs et importateurs de ces boissons à y mettre fin et ceux qui en détiennent après la prise de l’arrêté, à s’en débarrasser en allant volontairement les déposer auprès des commissariats, ou auprès des services du Ministère de l’industrie et du commerce ou du Ministère de la santé.

Th. A.

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