Du 06 mai au 15 mai 2024. La décision de blocage du pétrole nigérien n’aura duré que 9 jours. Certes, c’est heureux pour les deux peuples qui partagent des liens séculaires de fraternité et d’amitié.

Mais vue la gravité du ton avec lequel le chef de l’Etat a annoncé la décision et tout le remue-ménage qui a suivi, on s’attendait à un bras de fer qui allait durer dans le temps et qui, pour son dénouement, aurait nécessité des missions diplomatiques sur Niamey, des médiations de personnalités politiques ou neutres des deux pays. Mais rien de ça.

Il aura fallu, selon les déclarations du ministre béninois des mines, que la douane nigérienne adresse à la douane béninoise une note stipulant la volonté de participation des cadres nigériens ensemble avec les cadres béninois aux opérations de chargement et du transport du pétrole, tel que prévu par les accords, pour que le Bénin accepte de lever le blocus sur le pétrole nigérien. Bien entendu, il est dit que c’est une décision ponctuelle et provisoire qui devrait ouvrir la voie aux échanges entre les deux Etats.

Le Bénin fait ainsi preuve de sa bonne foi, malgré tout ce qui a été dit pour conforter la position de Patrice Talon. Et c’est là où le bât blesse. A l’analyse, on a le sentiment que la décision n’était pas bien murie. Et ceux qui devraient amener le gouvernement à bien mesurer la portée de sa décision se sont allés à l’émotion suscitée par les propos du 1er Ministre nigérien. Le Bénin devrait-il prétexter de la fermeture des frontières pour ignorer les clauses d’un accord conclu alors que la junte n’était pas au pouvoir ? C’est ça la bonne question.

Mais qui la pose ? A part les partis de l’Opposition qui ont clairement dit que ce n’était pas la bonne option et qui ont fait des recommandations pour une sortie rapide de crise, du côté du pouvoir, on s’est contenté d’applaudir la décision du chef de l’Etat, sans même explorer des pistes pour une sortie de crise. Conséquence, ce rétropédalage intervenu hier, mercredi 15 mai 2024, à l’image de beaucoup d’autres décisions prises par le gouvernement de la Rupture depuis 2016.

M.M

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