Dans un rapport publié ce mercredi 15 mai, l’association SOS Homophobie indique avoir recensé plus de 2 000 témoignages de personnes victimes d’actes homophobes ou transphobes. Ce chiffre est en hausse de près de 40% par rapport à l’année 2022.

Au-delà de ces chiffres, qui ne représentent qu’une infime partie des agressions de ce type en France, ce sont certaines tendances qui inquiètent l’association. Notamment la haine en ligne, qui représente 23% des signalements d’après SOS Homophobie et la banalisation des discours anti-LGBT jusque sur les plateaux de télévision. Sur les réseaux sociaux, la désinformation amplifie le phénomène et contribue à banaliser les propos anti-LGBT+.

Ce rapport et cette tendance inquiète Julia Torlet, présidente et porte-parole de SOS Homophobie. « Les sites de désinformation ou les biais de manière générale se multiplient. On le voit particulièrement avec les mouvements masculinistes par exemple qui ont tendance à créer une désinformation absolument gigantesque et a gagné du terrain dans l’opinion », explique-t-elle. Cette banalisation va jusque sur certains plateaux de télévision qui contribuent à légitimer certains discours transphobes, explique Julia Torlet.

21% des cas recensés concernent la transphobie

« Les personnes trans existent. C’est un fait et ça n’est pas contestable. Néanmoins, on va créer un débat sur la légitimité de leur existence. C’est évidemment nourri et alimenté par la présence sur les temps médiatiques de personnes qui vont s’appuyer la plupart du temps sur des informations erronées. Et donc créer des questionnements qui finalement n’ont pas lieu d’être et qui sont parfois absurdes », précise-t-elle.

Selon elle, il y a une « véritable urgence » à agir en raison d’une « banalisation de la parole haineuse et une légitimation » de celle-ci, notamment dans les médias, affirme-t-elle. La transphobie concerne 21% des cas recensés par SOS Homophobie.

Cette dernière sera « bientôt mise au vote », dénonce l’association. À la fin du mois, une proposition de loi de la droite sera débattue au Sénat. Elle prévoit notamment d’interdire les transitions de genre aux moins de 18 ans.

Les « guet-apens », de plus en plus nombreux

L’année dernière a également été marquée « par la violence, voire l’hyperviolence exercée, à une écrasante majorité, contre des hommes cis, gays ou bi ou présumés gays ou bi », avec le phénomène de plus en plus important des « guet-apens », souligne Julia Torlet. Les hommes cis représentent 67% des agressions physiques rapportées.

« Tous les jours, on reçoit à SOS Homophobie des témoignages de gens qui perdent tout après une agression ou des violences », note Julia Torlet, expliquant que cela peut être lié à un choc psychologique, une contrainte plus ou moins explicite à quitter un emploi, une incapacité physique à reprendre une activité, etc.

« Subir des violences, des discriminations, des discours haineux, amène de la crainte, un sentiment de culpabilité, une détresse mentale » et peut conduire à la dépression et des tentatives de suicide, poursuit Ugo Ziccarelli, co-référent de la commission sur le rapport annuel. Dans un cas sur cinq, ce mal de vivre concerne la famille.

rfi.fr

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