Après la mésaventure des députés de l’Opposition, c’est le tour de l’ancien Président Nicéphore Soglo d’être éconduit aux portes de la prison civile d’Apro-Missérété hier, dimanche 12 mai 2024. Alors qu’il était allé rendre visite à l’Opposante en prison, Reckya Madougou, le patriarche Soglo, ancien chef d’Etat, a été interdit d’accès sans la présentation d’un « permis de visite ».
Dans son cri de cœur publié récemment, l’ancienne Garde des sceaux Reckya Madougou, Opposante détenue à la prison civile de Missérété, dénonçait le non respect de son droit aux visites, sans discrimination, comme c’est le cas pour les autres détenus. Elle avait brisé le silence sur ces conditions de détention, après la visite interdite d’un groupe de députés de l’Opposition au régime Talon. Dans la foulée du tollé suscité par ce déplacement des députés du parti Les Démocrates, une autorité judiciaire avait indiqué que le souci était inhérent au nombre de députés et qu’individuellement, le problème ne se posait pas. Seulement voilà, hier dimanche 12 mai 2024, cette fois-ci, c’est le patriarche, le Président Nicéphore Soglo qui, aussi, a été refoulé à la prison civile de Missérété, empêché de voir la ministre Reckya Madougou. Alors même qu’aucun texte ne l’interdit et que les autres détenus reçoivent des visites, il a été demandé à Nicéphore Soglo un permis de visite avant de voir Reckya Madougou. Selon les informations rapportées par le média en ligne Crystal News, l’ancien chef d’Etat a essayé sur place de joindre le Procureur spécial près la Criet, mais en vain. Il n’a eu d’autre choix que de rebrousser chemin.
Que cela se passe comme ça avec la personne de Nicéphore Soglo étonne plus d’un. Pour ces Béninois, que le président Soglo soit refoulé au portail de la prison de Missérété, sans même qu’il ne soit autorisé à y rentrer par courtoisie avant de se faire notifier une fin de non-recevoir, n’honore pas le Bénin pays. Cette haute personnalité a quand même exercé au Bénin les plus hautes fonctions de l’Etat pour se faire congédier tel un vulgaire individu, sans motif légal car le permis de visite dont il est question se fonde sur un décret caduc de 1975, déclaré contraire à la Constitution en 2023. La belle preuve est qu’il ne s’applique pas aux autres détenus. D’où la discrimination permanente dont se plaint Reckya Madougou.
M.M