Le 29 avril, comme à l’accoutumée, le monde entier a commémoré la danse. Et dans la ferveur de cette célébration, Matin Libre, est allé rencontrer pour vous un maître danseur et chorégraphe qui fouette la matière depuis plus d’une trentaine d’années. Ancien membre du Ballet national pendant une dizaine d’années, »Pape Séliko » est aujourd’hui promoteur d’une compagnie de danse qu’il rêve faire briller. Découvrons-le.
A l’état civil »Pape Séliko » répond au nom de Zossoungbo Abdo Franck. Ancien sociétaire du Ballet national du Bénin, il est à la base un styliste modéliste hors classe. Cependant son penchant pour l’univers artistique l’a entraîné à une passion dans laquelle il se délecte depuis plusieurs années, la danse. Depuis plus de 30 ans, »Pape Seliko » joint l’utile à l’agréable dans la sphère des danseurs professionnels au Bénin. Professeur attitré de la danse sous multiple facettes, »Pape Séliko » a roulé sa bosse un peu partout à travers le monde. Du Cuba au Brésil, en passant par l’Espagne, la France, le Venezuela et autres, le président du ballet »Les Anges Sacrés du Bénin »’ a exposé son savoir-faire dans la salsa, la Bachata, la Copa pour ne citer que ces danses.
En danse contemporaine, traditionnelle et urbaine, »Pape Séliko » impressionne également par son talent jusqu’ici inégalé. Maître danseur et chorégraphe chez Belmond Z, l’artiste a fait ses preuves auprès de plusieurs autres grosses figures de la musique béninois tel que Radama Z, Bless Antonio, Oket Baya, Lynda Dossou, le groupe Africa Perçu, Chantal Aïssi la camerounaise résident au Bénin, Belmond Z depuis vingt ans, etc.
« Je suis un danseurs chorégraphe professionnel et polyvalent. En termes de danse, j’exécute plusieurs rythmes parmi lesquels je peux citer: la danse traditionnelle sous toutes ses formes. C’est à dire si on prend chaque département du Bénin, lorsqu’on me présente au moins une danse, je peux l’exécuter avec adresse. En dehors de ça, je maîtrise également quelques danses de la sous région telle que le M’balas du Sénégal, le Foudji du Nigeria et quelques danses du Burkina Faso. Pour ce qui concerne les danses modernes, je fais de l’Afro Danse, le Break Danse, les danses contemporaine, urbaine, etc. Je puis vous dire également que la salsa, la Meringue, le Kizomba, la Bachata et autres se sont aussi mes affaires et c’est d’ailleurs surtout ça que j’enseigne la plupart du temps », fait savoir le maître chorégraphe danseur. Pour lui, pour savoir danser un rythme, il suffit de maîtriser la base.
Et en parlant de base, il s’agit, selon lui, d’un thème technique propre au monde de la danse qui désigne comment pratiquer les premières esquisses. Aujourd’hui, la Compagnie de danse dont il est le président fondateur »Les Anges Sacrés du Bénin » est essentiellement composée des enfants vulnérables qu’ils accompagnent afin de leur accorder une issue favorable en matière d’insertion professionnelle. Dans cette perspective »Pape Séliko » les entraîne à toutes les formes de danses en leurs inculquant un savoir-faire digne du nom. Ce qui fait de ces âmes innocentes aujourd’hui des aguerris du monde de la danse et de la chorégraphie. « Lorsque j’ai prêté un peu d’attention à mon environnement, j’ai remarqué qu’il y a plein d’enfants qui désirent faire de la danse leur art de passion et leur métier. Mais ils n’ont malheureusement pas les moyens nécessaires.
C’est de là que l’idée m’est venue de mettre en place ma troupe de danse composée uniquement de ces types d’enfants, je veux dire les déshérités. Et la vision c’est que je rêve de voir ces enfants devenir de très grands danseurs et ce soit à mon actif. Je suis convaincu qu’ils vont vivre de cela parce que pour vous dire vrai, moi je vis entièrement de la danse aujourd’hui. La danse nourrit véritablement son homme aujourd’hui. C’est vrai que tout ce que je fais jusqu’ici avec ces enfants, je le fais sur fonds propre et si c’est que je trouve d’autres soutiens, ce noble rêve qui est le mien sera concrétisé grâce au concours de toute personne désireuse qui aurait contribué à la hauteur de sa capacité », exprime »Pape Séliko » en tendant la main à toute bonne volonté pour l’avenir de ces enfants.
Teddy GANDIGBE