Amnesty international a rendu public ce mercredi, 24 avril 2024, son rapport 2023-2024 sur la situation des droits humains dans le monde et au Bénin. Par le truchement d’une conférence de presse qui s’est déroulée à Bénin Royal hôtel, le Directeur exécutif d’Amnesty international Bénin, Dieudonné Dagbeto a dévoilé le contenu dudit rapport aux professionnels des médias…

Le nouveau rapport d’Amnesty international aborde la situation des droits humains dans 155 pays dont le Bénin et met en lumière les avancées et les reculs constatés en matière de promotion et de protection des droits humains. Présentant la situation des droits humains au Bénin, le Directeur exécutif d’Amnesty international Bénin, Dieudonné Dagbeto a évoqué des homicides illégaux commis par des groupes armés dans le nord du pays, la liberté d’expression et de réunion, la détention arbitraire, le recours excessif à la force, la prise de décrets d’application des dispositions relatives à l’interruption volontaire de la grossesse, le droit à la santé, les expulsions forcées.

“Des groupes armés ont continué à perpétrer des attaques dans les départements de l’Alibori et de l’Atacora…Une quarantaine d’habitants de ces départements et 25 militaires ont été tués depuis 2019…En août, 127 personnes accusées d’appartenir à des groupes terroristes ont été libérées de prison…La liberté d’expression a continué d’être menacée notamment par la loi de 2018 portant Code du numérique qui rendait passible d’emprisonnement, la publication de fausses informations en ligne…Le 24 mai, le ministère public a requis une peine de 12 mois d’emprisonnement à l’encontre du journaliste Maxime Lissanon…

Ce journaliste avait été arrêté après avoir écrit sur sa page facebook que des représentants du parti d’opposition Les Démocrates n’avaient pas pu accéder aux bureaux de vote…Le 15 juin, Virgile Ahouansè, directeur de l’information de la station de radio en ligne Crystal News a été condamné à une peine de 12 mois d’emprisonnement avec sursis pour diffusion de fausses informations“ a précisé Dieudonné Dagbeto. Il a également exposé des situations relatives à la suspension du Groupe de presse “La Gazette du Golfe“, l’arrestation du journaliste nigérian Damilola Ayeni dans le parc national de la Pendjari, la détention de Reckya Madougou, le recours excessif des policiers à la force et des bavures policières avec la mort du jeune Martin Hounga.

Un tableau affligeant des droits humains dans le monde

Présentant la situation des droits humains dans le monde en général, Dieudonné Dagbeto a fait savoir que de puissants gouvernements projettent l’humanité dans un monde dénué de véritable état de droit international. “Le monde récolte les terribles conséquences de l’escalade des conflits et du quasi-effondrement du droit international…L’Organisation a aussi prévenu que l’effondrement de l’état de droit risquait de s’accélérer avec le développement rapide de l’intelligence artificielle qui, couplé à la domination des géants de la haute technologie pourrait entraîner une multiplication des violations des droits humains si la réglementation restait à la traîne“ a-t-il souligné.

Pour Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty international, le rapport dresse un tableau affligeant caractérisé par la répression alarmante des droits humains et de multiples violations des règles internationales sur fond d’accroissement des inégalités mondiales, des rivalités entre superpuissances pour la suprématie et d’aggravation de la crise climatique. Amnesty international dénonce le mépris flagrant d’Israël pour le droit international, en faisant référence au “bain de sang indescriptible infligé à la population civile de Gaza“. Le rapport déplore également la trahison des principes relatifs aux droits humains par les dirigeants et institutions.

Quatre préoccupations emblématiques sont relevées dans ledit rapport notamment le fait de considérer des civils comme des pions pouvant être sacrifiés sur l’échiquier des conflits armés, les réactions de plus en plus virulentes à l’encontre de la justice du genre, les effets disproportionnés des crises économiques, du changement climatique et des dégradations de l’environnement sur les populations les plus marginalisées ; et les menaces liées aux technologies existantes et nouvelles notamment l’Intelligence artificielle générative. “Amnesty international estime que ces questions vont constituer, à l’échelle de la planète, des défis cruciaux pour les droits fondamentaux en 2024 et au-delà“ alerte l’Organisation.

A.B

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