Suite au déclassement du stade Mathieu Kérékou de Kouhounou, certains observateurs, amoureux du cuir-rond et professionnels des médias se sont prononcés sur la question. Ils fustigent le silence coupable du gouvernement béninois face à cette situation qui n’honore pas le Bénin. Lisez-plutôt !!!
François Fanou, journaliste sportif à Radio Cotonou
« C’est une nouvelle que j’ai accueillie avec assez de tristesse et regret. Dommage ! La suspension est tombée. Le Burkina-Faso, la Côte-d’Ivoire doivent être aussi choqués, lorsqu’ils vont regarder dans le rétroviseur pour voir le passé récent, ce que le stade de l’Amitié avait été pour eux. C’est impensable que cela puisse nous arriver aujourd’hui malgré les efforts que déploie l’Etat pour construire des infrastructures sportives. Cela est une pratique anti citoyenne, si fondamentalement, c’est du fait de la volonté, de la légèreté et d’actes de détournement qu’on en arrive là. Et donc, si cette thèse se révèle, il faut que les gouvernants frappent d’une main forte les responsables qui seront identifiés. Et pour nous épargner des désagréments qui ne seront pas négligeables, que des mesures soient prises pour corriger les défaillances constatées.
Adjaho Ali, observateur, amoureux du cuir-rond
«Il s’agit d’une situation inadmissible qui n’honore guère le Bénin. Je pense que les responsabilités doivent être situées. En réalité, les manquements mis en avant pour déclasser le stade seraient majoritairement d’actualité lorsqu’on l’avait plébiscité comme respectant les normes FIFA. Je veux parler de la petitesse de la tribune de presse, les problèmes de sécurité du stade, l’infirmerie, la salle antidopage, la salle de presse, etc. Pourquoi avait-on homologué le stade malgré ces défauts pour deux ans et après revenir le déclasser ? Comment se fait-il que la pelouse du stade dont la qualité a été louée par tout le monde, il y a quelques mois, soit aujourd’hui impraticable ? Qu’en est-il de la dégradation des sièges des gradins ? Il faut que les responsabilités soient vraiment situées. Il ne faudra plus revivre ce genre de situation à l’avenir ».
Arthur Selo, journaliste sportif à Banouto
« C’est avec une certaine amertume que nous avons appris l’information. Le stade de Kouhounou est déclassé, deux ans après sa rénovation. C’est une honte et cela symbolise l’amateurisme dont fait preuve un bon nombre de ceux qui dirigent à divers niveaux notre sport en général. C’est inconcevable ce qui se passe. La rénovation a coûté 14 milliards FCFA. Ce sont des fonds du contribuable béninois qui sont gaspillés. Parce que, quand vous parcourez la longue liste (ci-contre) des choses à refaire dans ce stade pour le rendre aux normes, vous vous demandez ce qui a été fait avec les milliards dépensés. Et le comble, c’est que depuis le mois d’août où la notification du déclassement a été faite au Bénin, le gouvernement n’a pas cru devoir prendre ses responsabilités.
Prendre ses responsabilités, c’est diligenter une enquête pour savoir ce qui s’est passé depuis la signature des contrats et autres documents afin de démarrer la rénovation jusqu’à la réouverture et exploitation à nouveau du stade. Cela devrait permettre de situer les responsabilités des acteurs qui sont intervenus dans la chaine de rénovation. Et, s’il y a eu des maldonnes ou des failles, les responsables doivent être punis conformément aux dispositions en la matière. On ne peut pas passer ces milliards en perte et profit.
C’est inadmissible. Quand je parle d’enquête, je ne dis pas d’installer plusieurs commissions d’enquêtes comme ce fut le cas après le match entre le Bénin et le Sénégal qui a occasionné des morts. Jusqu’à ce jour, personne ne sait ce que ces enquêtes ont révélé et personne n’a été inquiété dans la chaîne d’organisation de cette rencontre. Cela démontre comment la vie des Béninois compte aux yeux de ceux qui les gouvernent. Il est aussi regrettable que depuis, qu’il n’y ait pas eu une mission pour voir comment les fonds récoltés suite à la location de ce stade après sa rénovation ont été générés pour que notamment le directeur de l’Office de gestion des stades du Bénin (OGSB) et son équipe soient incapables de bien entretenir la pelouse verte.
Tout au moins, il faut questionner l’ancien ministre des Sports, Oswald Homeky et le directeur de l’OGSB, Aristide Codjogan et rendre compte aux Béninois. Cela participe aussi de la bonne gouvernance. Maintenant, le gouvernement doit tout mettre en œuvre au plus vite pour que le stade soit à nouveau fonctionnel afin que notre équipe senior puisse jouer devant son public ».