Ouvrir le débat sur l’utilisation de la terre de barre dans les constructions des infrastructures (bâtiments et routes) durables au Bénin. Telle est l’idée innovante qu’a eue la Société de développement des projets (SDP) avec à sa tête le Pdg Georges Alé en réunissant architectes, chercheurs, universitaires, étudiants, etc, pour partager les connaissances sur l’opportunité, les avantages et les défis de l’utilisation de la terre de barre dans les constructions de bâtiments et des routes au Bénin. Tout ceci, sous la houlette du Guest Speaker, le Professeur Mohamed Gibigaye. C’était, vendredi, 19 avril 2024, à Cotonou.
Mise en lumière des matériaux locaux dans la construction durable au Bénin : Utilisation innovante du sable argileux (terre de barre) pour des infrastructures modernes, économiquement adaptées et climatiquement résilientes. C’est le thème central autour duquel le débat s’est accentué après la communication du Professeur Mohamed Gibigaye. Cette deuxième édition de la SDP Talks qui a réuni les têtes pensantes des BTP et des cadres de vie aura permis au Professeur Mohamed Gibigaye de mettre en lumière les opportunités qu’offre la terre de barre dans la construction des infrastructures durables avant d’évoquer les avantages et les défis. Mais avant, il a posé les problématiques du secteur de la construction notamment la situation actuelle des infrastructures à travers son coût élevé. Il a rappelé les challenges et solutions pour promouvoir les matériaux locaux dans la construction durable en insistant sur la quantification des gisements, en posant le problème de formation des professionnels y compris des artisans et la production de matériaux prêts à l’emploi, avant de faire des recommandations pour une construction plus durable et respectueuse de l’environnement au Bénin à travers la construction des bâtiments publics emblématiques en terre, la construction systématique des écoles et centres de santé en terre, faire face à une cartographie des gisements de terre de barre et la mettre en ligne et organiser la filière terre (approvisionnement, mise en œuvre). Par ailleurs, le professeur recommande de mettre en place des centres de formation spécialement dédiés aux techniques de constructions en terre de barre et de favoriser le développement d’unités semi-industrielles de fabrications de briques en terre et de carreaux en terre. De même, il préconise des campagnes d’information du grand public sur les atouts de la construction en terre de barre.
En conclusion, l’universitaire indique que tous les matériaux (le ciment, le béton..) ont les mêmes problèmes et pourtant, on trouve des solutions. «C’est également ce qu’il faut faire pour les ouvrages dans laquelle on va utiliser la terre de barre», a-t-il proposé. Des développements qui ont ému les participants.
Promoteur de la SDP Talks, Georges Alé croit qu’en prenant cette part de responsabilité, son entreprise va promouvoir les éléments transversaux qui sont souvent oubliés dans le secteur notamment le transfert des compétences, le développement du tissu local, la promotion de l’utilisation des matériaux locaux, les réflexions plus approfondies sur les aménagements. «On a pu voir que ces sujets ne sont pas uniquement fermés au secteur de la construction et au secteur des infrastructures», a-t-il fait savoir.
A.F.S.
