Avec l’avènement des réseaux sociaux, les dénonciations semblent plus aisées et généralement, des décisions sont prises face aux faits dénoncés. Mais, un fait retient l’attention et alimente les débats depuis quelques jours sur la toile : l’arrestation de l’auteur de la vidéo de la bavure policière de Natitingou.
Si son interpellation répond logiquement aux prescriptions des dispositions légales en vigueur en République du Bénin, cela est interprété autrement dans l’opinion publique. En effet, selon l’une des dispositions légales, il ressort que le fait d’enregistrer sciemment par quelque moyen que ce soit sur tout support que ce soit, des images relatives à la commission d’infractions, est constitutif d’un acte de complicité des atteintes volontaires à l’intégrité de la personne.
“Le présent article n’est pas applicable lorsque l’enregistrement ou la diffusion résulte de l’exercice normal d’une profession ayant pour objet d’informer le public ou est réalisé afin de servir de preuve en justice“, précise la disposition légale. Selon plusieurs observateurs, l’auteur de la vidéo aurait plutôt mieux faire en transmettant la vidéo à la justice que de la diffuser sur les réseaux sociaux. Ce qui aurait pu conduire à de graves troubles à l’ordre public. De l’autre côté, des populations y voient une répression de la dénonciation. Pour certains, ce n’est pas la première fois que des vidéos sont diffusées sur la toile pour dénoncer des actes attentatoires aux droits de l’homme au Bénin.
Tandis que pour d’autres, le fait d’interpeller l’auteur de la vidéo reste un acte qui décourage la dénonciation. Selon ces derniers, cela pourrait dissuader d’autres personnes qui, craignant d’être interpellées par la justice, pourraient rester indifférentes face à des situations similaires. Encore beaucoup argue que si la justice se saisit du dossier, c’est bien grâce à cette vidéo. En attendant, la loi s’impose à tous et devra être appliquée à tous.
M.M