« Monsieur le Président, je vous prie d’engager le processus de décrispation du climat politique et de travailler à l’apaisement de notre pays. Je voudrais vous inviter à expérimenter le dialogue avec vos adversaires, à libérer le Professeur Joël Aïvo, Mme Réckya Madougou, ainsi que tous les prisonniers politiques. »
Cela fait aujourd’hui trois ans jour pour jour que le professeur Frédéric Joël Aïvo a été arrêté et mis en prison. Une arrestation qui mettait fin à deux années d’un activisme politique intense qui a réussi à faire de lui la principale alternative au président Patrice Talon. Sa candidature avait été refusée faute de parrainages et l’opposant a été arrêté le 15 avril, au retour de l’université où il avait repris ses enseignements. A la veille de cette triste commémoration, les soutiens de l’opposant, réunis au sein de Génération Aïvo, se sont retrouvés ce dimanche à Godomey, dans la commune d’Abomey-Calavi, pour évoquer l’œuvre et le combat politique de leur leader. L’occasion pour la Déléguée Générale d’inviter le président de la République à « expérimenter le dialogue avec vos adversaires ».
Pour Madame Barkatou Sabi Boun, Joël Aïvo est en prison d’abord et avant tout parce qu’il représente pour des millions de Béninois, un espoir. « Il est en prison parce que, face à l’arbitraire, face à l’injustice, il ne s’est pas caché derrière son statut d’universitaire et d’expert international. Au contraire, il s’est dressé au péril de sa vie, et a incarné une voix crédible. » Rappelant ainsi tout le combat que l’opposant a livré pour la préservation de la cohésion nationale et de la justice, la Déléguée Générale déclare : « Aujourd’hui encore, dans les temps que nous nous apprêtons à traverser, le Bénin, notre pays, a besoin de la voix du Professeur Joël Aïvo. Notre pays a besoin d’une personnalité aussi consensuelle et aussi constructive que le Professeur Joël Aïvo. »
C’est pour cette raison que Barkatou Sabi Boun invite le chef de l’État à enfin ouvrir les voix du dialogue et de la décrispation du climat politique et social national : « Je voudrais appeler le Gouvernement de notre pays à ouvrir le chantier du dialogue et de la réconciliation nationale. Quelles que soient nos divergences, quelles que soient nos oppositions, notre pays a besoin d’être rassemblé pour conjurer les risques de l’instabilité. Notre peuple aspire à l’unité et il est de la responsabilité du chef de l’Etat de réunir les conditions de l’unité et de la concorde nationale. Car l’unité de notre nation, la paix et la stabilité de notre pays ne doivent jamais pâtir de nos adversités politiques », insiste-t-elle. Puis de conclure : « L’élection présidentielle de 2021 est passée depuis trois (3) ans. Je voudrais vous inviter à expérimenter le dialogue avec vos adversaires, à libérer le Professeur Joël Aïvo, Mme Réckya Madougou, ainsi que tous les prisonniers politiques. »
Précisons qu’à l’occasion de cette sortie, la Délégation Générale a procédé à l’installation de sa coordination départementale dans le département de l’Atlantique. Une structure que dirigera monsieur Gérald Hounnou.
M.M