Dans le cadre du renforcement de la coopération entre l’Union européenne et le Bénin, une mission « Equipe Europe », a séjourné au pays 18 au 20 mars 2024. Ce furent des moments d’intenses activités sur le terrain pour l’équipe conduite par le Directeur général pour les partenariats internationaux de la Commission européenne, Koen Doens.
Le séjour à Cotonou n’a pas été du tout repos pour la mission « Equipe Europe ». Après la signature de plusieurs conventions de financement avec le Ministre de l’économie et des finances, elle a procédé le 19 mars, au lancement officiel de l’Initiative Investing in Young Businesses in Africa (TEI-IYBA) au Bénin. Elle a en outre visité des projets emblématiques soutenus par l’Ue et ses États membres, notamment le Port de Cotonou, la Glo-Djigbé Industrial Zone (Gdiz), le Poste électrique de la Sbee d’Akassato et le Centre d’Information et de Communication (Cic) du marché régional de l’électricité (Wapp/Cic) à Abomey-Calavi. L’équipe a par ailleurs visité le Labo IT Epitech, ainsi que la cité d’innovation Sèmè One.
L’Initiative Investing in Young Businesses in Africa (TEI-IYBA)
Après la signature d’importants accords avec le Ministre de l’économie et des finances, la mission a procédé au lancement de l’initiative de l’Équipe d’Europe « Investir dans les jeunes entreprises en Afrique » (« IYBA »). Il s’agit d’aider les entreprises en phase de démarrage et les jeunes entrepreneurs à travers l’Afrique subsaharienne -en particulier les femmes- à démarrer et à développer leurs entreprises en leur permettant d’accéder plus facilement à un soutien financier et technique.
Au port de Cotonou
Depuis avril 2018, le Port d’Anvers, aujourd’hui fusionné avec le Port de Bruges, et sa filiale PoABI ont été choisis pour gérer le Port Autonome de Cotonou (PAC). L’objectif principal de cet accord est de repositionner le Port autonome de Cotonou comme un acteur clé dans la sous-région.
La visite de la délégation au Port Autonome de Cotonou a été marquée par des discussions autour du développement actuel et futur du port, le détail du schéma directeur du port qui prévoit 12 projets d’investissement majeurs pour l’extension et l’amélioration du port entre 2024 et 2026, l’appui continu au secteur portuaire par la Commission de l’Ue et les Etats membres actifs au Benin axé sur l’opérationnalité et la digitalisation du PAC ainsi que la politique environnementale, le renforcement des capacités des acteurs portuaires par la mise en œuvre des formations techniques sur les métiers du port et enfin le renforcement des corridors régionaux.
Ces échanges ont également mis en lumière les financements des projets du PAC, majoritairement par des prêts et partiellement par un don des Pays-Bas pour le nouveau port de pêche, ce qui devrait doubler la capacité de gestion du port et renforcer sa position dans la sous-région. Le soutien au PAC a été significativement marqué par la mise en œuvre du projet PASPort d’Enabel, financé par la Belgique et l’Ue, focalisé sur l’amélioration des services nautiques et la stratégie de digitalisation du port, ainsi que sur diverses initiatives en matière de politique environnementale.
La délégation a ensuite visité le site du futur port de pêche. Ce nouveau port de pêche artisanale créera une installation plus sûre et de meilleure qualité pour les communautés de pêcheurs et des mareyeuses, et leur offrira également, la possibilité d’augmenter leurs revenus, d’améliorer leur niveau de vie et d’offrir des services sociaux et professionnels plus larges. La visite s’est poursuivie par un tour pour observer les nouvelles acquisitions du PAC, dont les remorqueurs modernes destinées à accueillir de grands navires, ainsi que le site du port où la PoABI et le PAC développeront une zone portuaire logistique. ).
« Ce que j’ai vu et entendu ici me fascine et me donne des idées. C’est magnifique ! … Après cette visite et ces échanges je peux dire avec conviction que le Port de Cotonou est l’un des meilleurs exemples de que ce nous voulons à travers le Global Gateway par l’équipe Europe », a confié Koen Doens Dg Intpa.
À la Gdiz
La Glo-Djigbé Industrial Zone (Gdiz) d’une superficie de 1640 hectares a été créée le 5 février 2020 par le Gouvernement de la République du Bénin et est l’aboutissement d’un processus qui a commencé par la prise de la loi fixant le régime des Zones économiques spéciales en République du Bénin en 2017 et la signature d’un accord de partenariat avec le groupe Arise en novembre 2019 pour l’aménagement, le développement et l’exploitation de cette zone.
L’objectif du gouvernement en créant cette zone est de faire du Bénin, un hub industriel et d’assurer la transformation des produits agricoles notamment le cajou, le coton, le karité, l’ananas, le soja, …etc. et capter de manière beaucoup plus importante la plus-value de produits agricoles locaux.
Selon les explications du Directeur Général de la SIPI, Béhéton Létondji, 36 investisseurs dans différents domaines ont signé des contrats d’installations et de fonctionnement avec le Bénin. Il a aussi fait savoir que le Bénin devient 7ème producteur de noix de cajou dans le monde avec 5 unités de production installées sur les installations de la Gdiz. La mission Europe conduite par Koen Doens a visité mercredi 20 mars 2024, les installations de cette zone, notamment, l’unité de fabrication des tissus et autres installations. « (… ce que je découvre ici cadre parfaitement avec notre politique. Nous avons décidé désormais au niveau de notre direction de basculer dans la création de valeur ajoutée. Assister, travailler et co-investir avec nos partenaires est désormais notre stratégie. Notre agenda avec le Bénin est essentiellement basé sur ça. Nous agirons également sur trois axes à savoir dans l’inter-connectivité des transports ; l’énergie (production d’énergies renouvelables, production d’énergies éoliennes) et la création de valeurs ajoutées en partant de vos ressources propres. Ce que vous faites ici cadre parfaitement avec nos objectifs. C’est magnifique ce que vous faite ici, je vous en félicite….», a déclaré Koen Doens.
Le Poste électrique de la Sbee d’Akassato
Cap fut mis ensuite sur le Poste électrique de la Sbee d’Akassato. Ce Projet de Restructuration et d’Extension du Réseau de la Sbee dans la commune d’Abomey-Calavi et de le département de l’Atlantique, financé par l’Agence française de développement, l’Union européenne, la Banque européenne d’investissement et la Sbee, vise à assurer à l’horizon de 20 ans, l’alimentation satisfaisante d’Abomey-Calavi tant du point de vue de couverture que de la qualité de service, de la fiabilité et de la sécurité des installations; développer de façon significative l’électrification rurale du département de l’Atlantique et éventuellement dans la zone périphérique afin de desservir plus de ménages et favoriser les activités socio-économiques avec une garantie accrue de qualité.
Il permettra d’améliorer l’accès à l’électricité dans la commune d’Abomey-Calavi, basé sur un réseau de distribution renforcé, une intervention importante tant sur le plan urbanistique que sur le plan économique. 33.000 nouveaux ménages auront accès à l’électricité et avec le développement des services et des Pme qui, à leur tour, créeront des emplois et des perspectives économiques plus prometteuses. Grâce à ce projet, ce sont 9800 ménages dans 81 nouvelles localités rurales dont une localité lacustre qui auront accès à l’électricité.
Le Wapp/Cic
La mission a en outre visité le Centre d’Information et de Communication (Cic) du marché régional de l’électricité (Wapp/Cic) à Abomey-Calavi. C’est une infrastructure moderne dotée des dernières technologies. Ce centre dont la construction et le renforcement des capacités humaines sont liés a été financé par un don de l’Union européenne, et permet de suivre en temps réel la situation du marché sous régional de l’électricité en termes de production, de disponibilité et d’échanges entre les pays membres de l’espace Cedeao. Le CIC du WAPP est un centre névralgique où, grâce à un système performant interconnecté 24h/24, les sociétés d’électricité des 15 pays membres de la Cedeao peuvent vendre ou acheter de l’électricité en toute transparence. Le CIC permet de mutualiser les ressources énergétiques dans un partenariat bénéfique pour tous.
La visite a pris fin par des séances de travail au 1er campus de Sèmè City à Cotonou, Sèmè One. Il fonctionne en tant que bâtiment administratif central pour le projet Sèmè City, hébergeant l’équipe de l’Adsc, certains programmes d’incubation comme l’IncubIMA Animation, ainsi que des programmes de formation tels que l’Africa Design School ; mais aussi Epitech Bénin œuvrant dans le même secteur.
À chaque étape l’équipe exprime sa satisfaction et son engagement à poursuivre le partenariat pour des lendemains meilleurs pour les deux parties.
Thomas AZANMASSO