Après le vote du nouveau Code électoral, les thuriféraires du régime de la Rupture ont tôt fait de rassurer que ce n’est pas contre le parti d’Opposition Les Démocrates que les conditions ont été corsées. ‘’Avec ce code électoral, tous les partis aujourd’hui représentés à l’Assemblée nationale, qu’ils soient de l’opposition ou de la mouvance, ont la possibilité d’avoir un candidat pour la présidentielle 2026.
Ce qui veut dire que ce code est inclusif’’, a laissé entendre Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement. En conclusion aussi bien le parti d’opposition Les Démocrates que les partis UPR et BR, aux termes du code amendé par l’Assemblée nationale, remplissent toutes les conditions aujourd’hui pour avoir leur candidat à la présidentielle de 2026. « Même le seuil de 15 % du collège a été fait pour tenir compte de l’existant », a insisté Wilfried Houngbédji. Mais que deviendra cette assurance dans les faits ? Quand on sait les conditions dans lesquelles le Code électoral a été voté, en représailles au rejet de la révision de la Constitution, l’Opposition ne devrait pas dormir sur ses lauriers. Et c’est ce qu’a compris le secrétaire à la communication du parti Les Démocrates.
« Parlant du parrainage, qui est passé de 10% à 15%, ils disent qu’ils l’ont fait en prenant en compte le Parti Les Démocrates, chères populations laissez-moi vous dire que c’est de la poudre aux yeux. Ils n’ont pas ce droit, ils nous visent afin de nous exclure pour les présidentielles de 2026. Car, en ajustant le pourcentage, tel qu’ils l’ont fait, ils ont taillé à notre mesure afin de nous atteindre et nous détruire. Car lorsque votre adversaire, vous offre une chemise à votre taille, c’est une chemise empoisonnée…. », a-t-il laissé entendre lors d’une rencontre avec la base, le 11 Mars 2024. Et il fait bien de dire qu’il ne revient pas à l’adversaire politique de tailler une loi sur mesure pour l’opposition.
Il y a forcément un piège. Et quand on suit les propos d’Augustin Ahouanvoébla, l’une des têtes pensantes des amendements apportés au nouveau Code électoral, l’opposition devrait être sur ses gardes. ‹‹Je travaillerai avec mon groupe parlementaire pour que lors des élections ( législatives et communales) mon groupe parlementaire ait 80% des élus, en ce moment je verrai comment le BR et Les Démocrates auront des candidats à parrainer››, avait dit l’honorable député Augustin, lors du débat précédant le rejet de la révision de la Constitution.
S’il y a une certitude, c’est qu’il ne peut plus avoir d’élection sans l’Opposition. Mais une chose est de participer, l’autre de remplir toutes les conditions pour être éligible au partage des sièges. Aujourd’hui, avec ce code électoral, les 10% ne sont plus le seul critère. Il faut en plus avoir 20% dans 3/5 des circonscriptions électorales. S’il arrivait que le parti d’opposition Les Démocrates échoue, n’arrive à franchir cette étape, elle ne pourra pas avoir d’élus au Parlement. Pas d’élus, aucune possibilité de parrainer un candidat à la Présidentielle. Et là, ce ne sera du fait d’une participation aux élections mais parce que le parti n’a pas réuni le vote nécessaire à l’attribution des sièges. Une forme d’exclusion par la loi, taillée pour arriver à cette fin.
M.M