L’Alliance régionale pour la fortification alimentaire en Afrique de l’ouest a été mis en place ce jeudi, 21 mars 2024 à Cotonou, en marge de la clôture des travaux de la Réunion régionale consultative sur la fortification alimentaire dans l’espace Cedeao. Une rencontre de haut niveau, initiée par l’Organisation ouest-africaine de la santé (Ooas), qui s’est déroulée à Cotonou du 19 au 21 mars 2024…
Officiellement lancée par l’Organisation ouest-africaine de la santé (Ooas), l’Alliance régionale pour la fortification alimentaire s’inscrit dans une dynamique de renforcement des efforts régionaux en matière de fortification des aliments afin de lutter contre les carences en micronutriments. Notons que la fortification alimentaire reste une approche adoptée par l’Ooas et la Cedeao pour mieux faire face aux défis de la malnutrition en Afrique de l’ouest.
Elle consiste à ajouter des quantités contrôlées de vitamines et de minéraux essentiels à des aliments de base largement consommés tels que les céréales, les huiles et les sels, afin d’améliorer leur valeur nutritionnelle. Faut-il le préciser, en Afrique de l’ouest, une femme sur deux en âge de procréer est anémique avec des carences sévères en micronutriments tandis qu’un enfant sur trois de moins de cinq ans est atteint de retard de croissance. De même, 15% des nourrissons ont un faible poids à la naissance. La fortification alimentaire se veut donc une approche visant à combler les carences nutritionnelles courantes dans les populations où l’accès à une alimentation diversifiée est limitée.
Selon le représentant de l’Ooas, Bosu William, l’alliance se veut une plateforme collaborative qui réunit les Etats membres de la Cedeao à travers les alliances nationales pour la fortification alimentaire, des organisations de la société civile, le secteur privé, des organisations internationales et d’autres parties prenantes clés. Il s’est surtout réjoui de l’engagement des acteurs à promouvoir et soutenir la fortification des aliments comme une stratégie efficace pour prévenir les carences en vitamines et minéraux essentiels, telles que la carence en fer, en vitamine A et en acide folique. Évoquant les conclusions des assises de Cotonou, Bernard Toni, Conseiller technique de Catholic Relief service, a fait savoir que de profondes réflexions ont été menées autour des défis et des pistes d’amélioration des interventions dans l’optique de maximiser l’impact.
Outre les besoins en financement durable et la définition du cadre de fortification alimentaire, il a été souligné la nécessité d’explorer les voies appropriées d’exonération ainsi que la mise en place d’une base de données sur la fortification alimentaire. Pour y parvenir, il a recommandé de dynamiser et d’intensifier le plaidoyer, recenser et partager les bonnes pratiques, apporter l’appui technique nécessaire à la mise en œuvre des stratégies de fortification alimentaire etc. Quant à la coordonnatrice de l’alliance nationale de fortification alimentaire du Sénégal, Dr Ndeye Fatou Ndiaye, elle a appelé à une synergie d’action en vue de la pérennisation des alliances nationales et surtout de leur opérationnalisation. Toute chose indispensable à la mise en œuvre des normes et recommandations de la Cedeao.
Elle a, par ailleurs, annoncé la création d’une plateforme virtuelle de communication afin de maintenir de façon permanente, le contact entre les différents acteurs. Procédant au lancement officiel de l’Alliance, le représentant du ministre de la santé, Dr Rodrigue Kohoun a reconnu la qualité du travail abattu par les différentes délégations ainsi que la pertinence des recommandations. Et de faire savoir que la malnutrition reste un défi majeur pour le développement…