Introduit en procédure d’urgence par la majorité parlementaire, la proposition de loi portant révision de la Constitution a été rejetée par l’Assemblée nationale, au cours de sa plénière du vendredi 1er mars. Si le parti ‘’Les Démocrates’’ a tenu son pari de départ en votant contre cette initiative, la surprise est par contre venue de la mouvance dont des élus ont également rejeté cette révision.

 

La Constitution du Bénin échappe à une nouvelle révision. Initiée par le député Assan Seibou du Bloc républicain (Br) et soutenue par ses autres collègues de la majorité parlementaire dont l’Union progressiste le Renouveau (Upr), cette proposition de loi a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Notamment, dans le rang de l’opposition et précisément le parti ‘’Les Démocrates’’. Avec ses 28 députés sur les 109, cette formation politique avait donc la possibilité de faire échec à l’initiative déjà à partir de sa recevabilité, qui nécessitait l’approbation de 82 députés. Conscient de cette capacité de blocage, le parti a été clair dans sa posture : pas de révision avant 2026. Ainsi, à travers plusieurs sorties médiatiques et interventions isolées, les membres de cette formation politique et surtout ses députés n’ont eu de cesse de justifier voire motiver cette position.

À l’arrivée, le parti n’a pas varié d’un iota. Puisque déjà à la recevabilité de la proposition de loi, sur 108 députés présents et représentés, les 28 élus de l’opposition ont matérialisé leur souhait en rejetant en bloc cette idée de révision de la Loi fondamentale déjà touchée en 2019, par la huitième législature. En maintenant ce pari, l’opposition, malgré les menaces et conditionnements voilés de certains députés demandeurs de la mouvance, a montré qu’elle pouvait être conséquente envers elle-même.

Des surprises à la mouvance…

 

Pendant que l’opposition fait bloc pour rejeter cette proposition de loi, la mouvance semble se fourvoyer. C’est du moins ce qui ressort de son attitude, à l’occasion de ce vote. Car contre toute attente et contrairement à ses habitudes, elle n’a pas voté à l’unanimité pour cette loi. Autrement, sur ses 81 députés présents et représentés, 7 ont rejeté cette révision et 2 se sont abstenus. Est-ce un début de rupture de cohésion, à l’image de l’ancien G13 ? Trop tôt pour l’affirmer. Même si Patrice Talon a évoqué qu’il n’est pas demandeur d’une quelconque révision, il est tout de même évident que les chefs des deux partis politiques de la mouvance au parlement ont donné des orientations pour que leurs députés adhèrent à l’initiative. Voter contre demeure donc un affront.

J.G

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