La junte birmane fait une nouvelle victime : le corps criblé de balles d’un journaliste emprisonné a été retrouvé enterré Myat Thu Tun est le cinquième journaliste birman tué par la junte depuis le coup d’État de février 2021. Son corps a récemment été retrouvé enterré, criblé de balles et marqué par des traces de torture. Reporters sans frontières (RSF) appelle la communauté internationale à agir pour obliger la junte à cesser ce massacre.
Le corps du journaliste birman Myat Thu Tun a récemment été retrouvé dans la ville de Mrauk-U, située dans la région de Rakhine, à l’ouest du pays, enterré dans un abri aérien, criblé de balle et marqué par des traces de torture, selon un communiqué des troupes de l’armée rebelle de l’Arakan Army du 11 février 2024.
“Ce crime odieux porte la marque de la junte militaire birmane, qui depuis désormais trois ans fait peser un climat de terreur sur l’ensemble des professionnels des médias et s’illustre une nouvelle fois par sa violence sans limite. Nous appelons la communauté internationale à faire pression sur le régime birman afin qu’il mette un terme à sa terreur contre les reporters et qu’il libère en urgence les 62 journalistes et défenseurs de la liberté de la presse emprisonnés dans le pays.
Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF
La victime, Myat Thu Tun, également connue sous le nom de Phoe Thiha, était détenue en prison depuis son arrestation à son domicile en septembre 2022. Il attendait son procès pour « diffusion de fausses informations » et « incitation à la haine », sur la base de l’article 505(a) du Code pénal birman, qui prévoit une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement.
Avant le coup d’État de février 2021, il avait travaillé pour divers médias birmans, dont Democratic Voice of Burma, 7 Days Journal et The Voice Journal. Au moment de son arrestation en septembre 2022, il travaillait toujours pour des médias de la région occidentale de Rakhine, dont le journal Western News.
Myat Thu Tun est le cinquième journaliste tué par la junte militaire depuis le coup d’État de février 2021. Les photojournalistes indépendants Aye Kaw et Soe Naing ont également été assassinés en détention, tandis que le fondateur de l’agence de presse Khonumthung Pu Tuidim et le rédacteur en chef du Federal News Journal Sai Win Aung ont tous deux été abattus par l’armée alors qu’ils étaient en reportage sur le terrain.
La Birmanie, qui se situe dans les limbes du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023, à la 173e place sur 180 pays, est devenue la deuxième plus grande prison de journalistes après la Chine.