Dans la course pour la succession à Patrice Talon, des noms de plusieurs de ses proches sont abondamment cités notamment Olivier Boko, Johannes Dagnon et plus récemment, Joseph Fifamè Djogbénou. Si les deux premiers peuvent se prévaloir de n’avoir pas occupé des postes de décision au sein de l’appareil d’Etat ou des institutions de la République, l’ancien président de la Cour constitutionnelle et actuel président du parti UP-R par contre, traine un lourd passif qui ne saurait militer en sa faveur.
La Constitution nuitamment révisée en 2019 ainsi que le code électoral qu’il a laissé en héritage au Bénin constituent les éléments qui font craindre aux observateurs avertis, un scénario à la Macky Sall. Toute chose qui discrédite toute éventuelle candidature de Joseph Fifamè Djogbénou à une quelconque succession de Patrice Talon.
Depuis quelques jours, le parti Union progressiste le Renouveau s’est lancé dans un tour du Bénin pour, dit-il, mettre en ordre de bataille ses militants de moins en moins acquis à la cause. Rien de choquant jusque-là. Mais ce qui dérange par contre, c’est la communication maladroitement orchestrée qui tente de faire passer Joseph Fifamè Djogbénou pour la victime d’une cabale en prélude aux échéances électorales de 2026.
En réponse, on serait tenté de dire « non messieurs, arrêtez vos élucubrations ; les béninois ne sont pas si amnésiques ! Votre Fifamè est politiquement fini et c’est d’ailleurs pour cela que le Chef de l’Etat lui a confié en apparence, la tête de ce parti dont le seul chef reste Patrice Talon. L’aura des mercredis rouge et du mouvement « Alternative Citoyenne » a fini de faire son effet. La stratégie de victimisation qu’on semble présenter comme l’arme fatale qui ne rate jamais dans la psychologie des béninois ne marchera pas pour Joseph Fifamè Djogbénou et pour cause : c’est lui qui est l’origine de tout le débat qui a cours aujourd’hui sur la révision de la Constitution et du Code électoral.
Si Fifamè avait bien assuré le contrôle de conformité à priori entre 2019 et 2020 en tant que président de la Cour constitutionnelle, la Constitution révisée nuitamment ne serait pas passée avec les incohérences qui empoisonnent le landerneau politique et nourrit le doute sur le départ ou non de Patrice Talon après son deuxième et dernier mandat. Si Fifamè, juriste de haut vol et technocrate averti avait bien assuré le contrôle de conformité à priori entre 2019 et 2020, le Code électoral voté par le parlement monocolore de la 8ème législature ne servirait de prétexte pour réviser encore la Constitution à 2 heures du matin.
La bible ne dit-elle pas en Luc 6 chapitre 16 verset 10 : « celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes ». Si donc Joseph Fifamè Djogbénou n’a pas été capable d’assurer un magistère éclairé, débarrassé de toute considération politicienne en tant que président de la Cour constitutionnelle, ne serait-il pas suicidaire de lui confier les rênes de ce pays ? Ne serait-il pas risqué de confier les destinées du Bénin entre les mains d’une personne avec un lourd passif ? Quelle signal Fifamè veut-il envoyer aux béninois quand il trimballe comme des boulets, des députés qui ont voté tous les textes nauséeux qui nous créent des tensions inutiles dans le pays actuellement ? Quelle garantie de bonne gouvernance veut-il donner aux populations, quand dans sa délégation et dans son bureau politique, se trouve le Maire de la seule commune du Bénin qui ne dispose pas de son budget 2024 jusqu’à cette date et qui au lieu de s’en préoccuper, invente un voyage hors du territoire national pour s’adonner à cette veine villégiature ? Pour faire simple, le casting de Talon en ce qui concerne Joseph Fifamè Djogbénou est mauvais et cela se ressentira sur les résultats des prochaines élections si toutefois, elles sont transparentes, libres et inclusives.
M.M